A Saint-Marcel, Indre, ce diagnostic archéologique réalisé à Saint-Marcel  (Indre), commune installée sur les vestiges de l'agglomération antique d'Argentomagus, avait pour but d'identifier les limites d'extension vers le nord de l'ensemble funéraire antique du Champ de l'Image.

Dernière modification
17 mai 2016

Cinq sondages ont été effectués sur une surface d'environ 1 400 m2. Ils ont révélé un nouveau secteur funéraire du Ier s. apr. J.-C. L'ensemble funéraire du Champ de l'Image, qui longe la voie antique allant vers Poitiers, a été fouillé de 1964 à 1968 puis de 1976 à 1979. Près de 160 sépultures de la seconde moitié du IIe s.-IIIe s. apr. J.-C. ont été étudiées à cette occasion.  Le diagnostic du Chemin de la Couture, à seulement 30 m au nord du Champ de l'Image, permet d'envisager l'existence d'une première phase d'occupation de cet espace funéraire. Datées de la première moitié du 1er s. apr. J.-C., une cinquantaine de sépultures à inhumation et à crémation ont en effet été mises au jour ainsi qu'une aire de crémation.

Résultats  de l'intervention

Soixante faits archéologiques ont été identifiés, dont au moins 9 inhumations, 16 sépultures à crémation et 5 fosses avec dépôts funéraires. Au sud-est de l'emprise, une partie d'une aire de crémation a été  dégagée. Quatre sépultures ont été fouillées et le bûcher funéraire superficiellement dégagé. Les vestiges sont particulièrement bien conservés. Ils sont datés entre 20 et 60-70 apr. J.-C.
L'observation partielle des vestiges, propre à une opération de diagnostic, empêche de restituer l'intégralité de l'organisation spatiale du secteur. Toutefois les données collectées nous apportent des éléments sur la densité de cet espace funéraire, sur les pratiques adoptées et sur les mobiliers associés aux sépultures.

Apports de cette découverte

Cet ensemble est représentatif des différentes étapes du processus funéraire, du traitement du défunt au probable repas funéraire, comme au Champ de l'Image. Les pratiques et leur diversité sont bien illustrées : l'inhumation et la crémation se côtoient, les sépultures peuvent être à caractère primaire ou secondaire, le choix des contenants pour les dépôts de crémation varie (vase ossuaire en calcaire ou en céramique), enfin les dépôts de mobilier dans les tombes semblent fréquents.
La datation des vestiges, obtenue à partir du mobilier céramique, indique une occupation du site entre les années 20 et  60-70 apr. J.-C., peut-être un peu plus tard d'après une forme Drag. 35/36, datée de 60-70 à 100 apr. J.-C. L'aire sépulcrale découverte pourrait donc correspondre à la première phase d'occupation de l'ensemble funéraire du Champ de l'Image, situé à 30 m au sud et utilisé intensivement à partir du IIe s. apr. J.-C.