L’acculturation à travers les formes et les mots : approches croisées de l’archéologie et de la philologie

Le spécialiste de l’Antiquité qui s’intéresse aux phénomènes d’acculturation se heurte bien souvent aux limites de la documentation qui, par ses lacunes et les contingences de sa répartition, ne permet pas toujours une appréciation du problème sous toutes ses facettes. Cette communication prendra le cas de l’Égypte gréco-romaine, qui a la particularité d’avoir conservé une masse documentaire sans nulle autre pareille : les données livrées par l’archéologie ainsi que les 70 000 papyrus édités, en plus des sources littéraires, offrent une mine permettant d’analyser en profondeur les phénomènes d’acculturation et d’interaction culturelle en œuvre en Égypte après la conquête d’Alexandre (332 avant J.-C.), puis la conquête romaine (30 avant J.-C.). Pour cela, notre enquête cherchera à faire dialoguer langues et artéfacts à la recherche (peut-être illusoire ?) d’une grammaire de l’acculturation commune aux domaines linguistique et plastique.