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L'archéologie du marronnage à l'île de la Réunion : l'exemple de la « vallée secrète » dans le cirque de Cilaos
Colloque
Archéologie de l'esclavage colonial
Colloque international organisé par l'Inrap, le Comité pour l’histoire et la mémoire de l’esclavage, le ministère de la Culture et de la Communication et le musée du quai Branly dans le cadre de la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition
Du 9 au 12 mai 2012, Théâtre Claude Lévi-Strauss, musée du quai Branly 75007 Paris
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Archéologie de l'esclavage colonial
par Anne-Laure Dijoux, conseil général de La Réunion
La colonisation définitive de l'île de La Réunion débute dès 1663 par des populations françaises. Reposant sur le système esclavagiste, l'économie de plantation prend son essor dès 1719, exigeant  l'introduction massive d'esclaves africains et malgaches, population asservie qui restera toujours majoritaire dans la colonie. Les conditions de vie servile sont aussi pénibles qu'ailleurs et les résistances au système nombreuses. Parmi celles-ci, le marronnage - c'est-à -dire le rejet de l'esclavage par la fuite dans les montagnes -, fut important à La Réunion. L'intérieur de l'île, formé par deux massifs montagneux au relief escarpé, constitue un refuge naturel pour ces esclaves « marrons ». Les archives traitant de ce phénomène étant très lacunaires, seule l'archéologie permet d'en appréhender la réalité matérielle. En juillet 2011, une exploration pionnière a mis en évidence un des sites représentatifs du marronnage à La Réunion, préservé et inconnu des sources écrites comme orales : la « vallée secrète » dans le cirque de Cilaos. Les données archéologiques, corrélées au contexte topographique, aux informations archéozoologiques et botaniques apportent un éclairage inédit sur la survie quotidienne de ces populations marronnes.
Anne-Laure Dijoux est doctorante en archéologie à l'université de Paris-I Panthéon-Sorbonne. Son travail de thèse porte sur l'une des formes de résistance radicales au système esclavagiste : le marronnage, à travers la recherche et l'étude de sites archéologiques à l'île de la Réunion. Ses recherches concernent l'archéologie de l'esclavage colonial en général et le peuplement des Hauts en particulier. Poursuivant l'exploration des terres intérieures de l'île, elle exerce également en tant qu'archéologue départementale au conseil général de la Réunion depuis octobre 2011.
Bibliographie sélective
- A.-L. Dijoux, « Les mutilations dentaires », Saint-Paul, La Réunion, Cimetière marin, Rapport de diagnostic archéologique réalisé en juin 2011, février 2012.
- A.-L. Dijoux, « Étude du matériel archéologique issu des fouilles du Petit-Brûlé », Recherches archéologiques à La Réunion, éditions Sépia, Saint-Maur-des-Fossés, 2010.
- A.-L. Dijoux, « Recherches archéologiques au 'Petit-Brûlé' à l'île de la Réunion, Étude du matériel archéologique issu des fouilles de 2006 », Afrique, Archéologie et Arts 6, septembre 2010.