Vous êtes ici
La Terre en héritage, du Néolithique à nous au Musée des Confluences (Lyon)
L'exposition « La Terre en héritage, du Néolithique à nous », réalisée par le musée des Confluences à Lyon et coproduite avec l'Inrap, propose d’observer les grands défis environnementaux contemporains à l’aune d’une période charnière de notre histoire, le Néolithique, qui marque le début d'un nouveau rapport de l'homme à la nature.
L'exposition « La Terre en héritage, du Néolithique à nous » dresse un bilan des impacts humains sur la Terre en ce début de XXIe siècle.
L’exposition propose d’observer les grands défis environnementaux contemporains à l’aune d’une période charnière de notre histoire, le Néolithique, qui marqua le début de notre exploitation de la nature et bouleversa notre relation au monde naturel et au reste des êtres vivants. À cette époque, des communautés humaines commencent à se sédentariser et à assurer leur subsistance par l’agriculture et l’élevage. Elles établissent alors progressivement un rapport de domination à la nature tout en adoptant, pour la première fois, une économie de production.
Qu’est devenue la Terre ?
La Terre, que notre espèce habite depuis près de 300 000 ans, est actuellement le seul endroit de l’Univers connu pour abriter la vie. Il y a environ 12 000 ans, les communautés humaines devenant sédentaires jettent les bases d’une nouvelle relation avec la nature et commencent à exploiter le vivant et à modifier leur environnement.
Depuis, l’humanité a emprunté de multiples directions. Cependant, l’expansion mondiale d’une culture industrielle basée sur les énergies fossiles a enclenché une augmentation sans précédent de notre impact sur la biosphère. Désormais, notre histoire s’inscrit dans ce qui pourrait devenir une nouvelle époque géologique : l’Anthropocène.
Quels chemins nous ont menés à cette situation ? Il s’agit d’un long processus dont l’exposition propose de voir les prémices dans la période néolithique.
L’état de la planète.
© La plume et le plomb
Les 9 limites planétaires
Le fonctionnement de notre planète est de mieux en mieux compris : de grands processus interdépendants régulent les écosystèmes marins et terrestres, produisant des conditions de vie favorables. Les effets des changements liés à l’activité humaine, lents et diffus, commencent à se ressentir à l’échelle du globe. Le franchissement de certaines limites détermine l’entrée dans une période d’incertitude, marquée par le risque de bouleverser les milieux naturels et, finalement, de rendre la planète invivable.
Devenir sédentaire : une révolution
Il y a entre 12 000 et 10 000 ans, un climat doux et une présence naturelle de blé, d’orge sauvage et de gibier favorisent la sédentarisation des populations de chasseurs-cueilleurs, notamment dans le « Croissant fertile », qui borde la Méditerranée orientale. Ainsi naissent les premiers villages de l’humanité. Dans ce contexte très favorable, au fil de son évolution cognitive, Homo sapiens développe progressivement l’agriculture et l’élevage.
Hache d’abattage
Néolithique - Suisse, Neuchâtel.
Lame de hache en pierre, douille d’emmanchement en bois de cerf.
La déforestation est indissociable du processus de sédentarisation. Partout dans le monde, la hache permet le déboisement massif pour dégager de nouvelles terres agricoles et pour construire maisons et remparts.
© musée des Confluences – Olivier Garcin
Hache à tenon
Néolithique final (IIIe millénaire avant notre ère) Cambodge, calcaire, don de Ludovic Jammes, musée des Confluences.
© musée des Confluences - Olivier Garcin
Se nourrir
« L’invention » néolithique de l’agriculture sécurise l’accès à une nourriture nécessaire à la survie. Très vite des espèces végétales et animales productives sont sélectionnées. Ce processus est, depuis, en constant développement.
La domestication des espèces sauvages débute au Néolithique. Aurochs, mouflons et sangliers deviennent au fil des générations bœufs, moutons et cochons. En plus d’être des denrées alimentaires à portée de main, ils fournissent des produits et une force de traction pour le travail des champs et le transport.
Trophée de cerf. Suisse, naturalisation, prêt du Musée de la nature du Valais.
© Musées cantonaux du Valais, Sion. Alexandre de Torrenté
L’amélioration des rendements agricoles prend sa source au Néolithique. Pour produire des céréales, des sélections génétiques empiriques sont opérées sur des graminées sauvages. L’invention du fauchage et le semis des seules graines mûres forcent leur cycle naturel pour un meilleur rendement. Des engins agricoles, utilisant la force des animaux, augmentent l’étendue des sols cultivables. Dans cette logique de rendement, les sociétés se hiérarchisent et les conflits se multiplient.
Hameçon
Néolithique final (IIIe millénaire avant notre ère) - Cambodge, os, musée des Confluences.
© musée des Confluences - Olivier Garcin
Posséder
Produire et accumuler des biens est le propre des sociétés sédentaires. La multiplication d’objets, la production standardisée, la fabrication à la chaîne, la diffusion à large échelle, les « commandes » de produits lointains... tous les principes sont déjà en place au Néolithique.
Le phénomène prend cependant une toute autre ampleur à partir de la révolution industrielle. Aujourd’hui, la destruction des sols, l’épuisement des ressources naturelles et l’accumulation de déchets sont des problèmes majeurs de notre société de consommation.
Bouteille Coca-Cola « Easy-Goer »
Vers 1975 - États-Unis, plastique. L’invention de contenants jetables, non consignés, permet aux fabricants de vendre leurs produits sur la terre entière, à des millions de consommateurs, tout en se délestant du coût de la collecte et du recyclage.
© musée des Confluences – Olivier Garcin
Occuper la Terre
Aujourd’hui l’urbanisation est planétaire et bouleverse nos façons de vivre. Le besoin de produire, de se loger, de contrôler les flux, nécessite la construction de villes et d’infrastructures qui maillent densément le territoire. L’expansion du bâti, reflet de la pression démographique, du développement économique et de l’organisation sociale, est une réalité dès le Néolithique.
Exposition réalisée par le musée des Confluences et coproduite avec l’Inrap, avec la participation de l’École Urbaine de Lyon.