Dans le cadre de travaux de réfection de la place Mariejol, en plein coeur du vieil Antibes (Alpes Maritimes), entre le château Grimaldi et la cathédrale et à proximité immédiate de murs romains en élévation, une série de sondages a été réalisée permettant pour la première fois depuis un demi siècle de reconnaître le sous-sol de ce secteur.

Dernière modification
10 mai 2016

Si le rocher affleure de part et d'autre de la place, la partie centrale a livré une importante stratigraphie couvrant 10 siècles d'histoire antiboise. Les constructions les plus anciennes, un ensemble de murs liés à la terre, avec éventuellement des élévations de terre crue, et directement installés sur le rocher, semblent correspondre à des structures domestiques de la première moitié du Ve siècle avant notre ère.

Il est vraisemblable de restituer ces vestiges dans le cadre d'un « habitat indigène de hauteur », à l'instar des découvertes réalisées quelques dizaines de mètres plus au nord (Bats 1990 : 221), mais la densité des céramiques importées témoigne ici cependant de liens privilégiés avec Marseille. Ces constuctions sont abandonnées à la fin du Ve ou au cours du IVe siècle de notre ère.
 

Dans l'angle sud-ouest de la place, un habitat associant murs enduits, seuil monolithe et sols dallés a été partiellement fouillé. Bien conservé, il est daté des IIe-Ier siècles avant notre ère et apparaît quelques décimètres sous le niveau actuel de la place.

L'Antiquité romaine, illustrée par les nombreuses maçonneries en élévation autour du château, est moins présente dans les sondages. Seuls un ouvrage hydraulique ainsi qu'un caniveau ont été découverts, témoignant éventuellement de l'emplacement d'un axe viaire. Ces différents vestiges apparaissent dérasés durant l'Antiquité tardive, soit lors de travaux de nivellement, soit lors de la spoliation d'aménagements ayant eux-même déjà consacré l'abandon de l'habitat.