Route de Javrezac à Cozes (Charente-Maritime)

En amont du projet de construction d’une maison individuelle, route de Javrezac, à Cozes (Charente-Maritime), une fouille archéologique préventive a été menée par l’Inrap à l’été 2019. L’emprise se situe à une centaine de mètres au sud du centre bourg de la commune sur une superficie totale de 3 085 m². Cette prescription fait suite au diagnostic de 2003 sur 3,7 ha, qui avait partiellement mis au jour un établissement rural laténien.

Le site est localisé sur un petit promontoire du Crétacé supérieur (C5), marqué par une légère pente orienté sud-ouest à nord-est.
La fouille préventive a permis la mise au jour sur 3 085 m² d’une cinquantaine de structures faisant principalement apparaître un établissement rural laténien, trois fosses du Néolithique ancien et plusieurs structures datées des époques médiévale et moderne. Les données sont en cours d’études et donc susceptibles d’être modifiées.

1. Les fosses du Néolithique ancien

Trois fosses oblongues alignées selon un axe nord-nord-est et sud-sud-ouest et espacées d’environ 16 à 20 m ont été observées. Ces fosses sont dites profondes et pourraient correspondre à des structures à but cynégétique. Aucun mobilier n’a été découvert dans leur comblement. Des analyses radiocarbones sur des charbons de bois ont permis une attribution chronologique au Néolithique ancien.

2. L’établissement rural laténien

Le diagnostic archéologique avait révélé des vestiges fossoyés laténiens. La fouille a permis de retrouver un premier enclos interrompu puis perturbé dans sa partie orientale par une carrière contemporaine. Dans sa partie méridionale, un second fossé se connecte au premier. Il est marqué par un angle droit dans sa partie méridionale, puis par une interruption. Cette dernière présente un trou de poteau qui pourrait correspondre à un aménagement de type portail. Un nouveau segment de fossé se poursuit et disparaît sous la carrière. Il semble se poursuivre en dehors de l’emprise.
L’organisation spatiale de cet ensemble, fait apparaître un système plus complexe avec la mise en place d’un système d’entrée en chicane.
Un bâtiment sur quatre poteaux de type grenier a également été observé.
Le mobilier récolté dans le fossé est constitué essentiellement de céramique, torchis, faune et mobilier métallique (fibule, monnaie, torque, scorie…) daté uniquement de La Tène C.
Cet habitat rural semble être occupé sur une très courte période, probablement une seule génération.

Vue générale du bâtiment sur quatre poteaux porteurs (St. 23, 24, 25 et 26), La Tène C, Cozes (Charente-Maritime), juin-août 2019

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V. Audé

Vue en plan de la fosse 29 fouillée, Néolithique ancien, Cozes (Charente-Maritime), juin-août 2019

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V. Audé

Vue en plan du bâtiment sur quatre poteaux porteurs (St. 35, 36, 37 et 38), médiéval, juin-août 2019

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V. Audé

3. L’occupation médiévale et contemporaine

Situées en limite occidentale de l’emprise, plusieurs structures médiévales et modernes ont été repérées. Il s’agit de cinq fosses et de quatre trous de poteau. Ces derniers forment un bâtiment de type grenier.
Une carrière moderne située à l’est de l’emprise a partiellement été observée au cours de la fouille, elle se prolonge bien au-delà de la prescription.
 

Les établissement ruraux laténiens occupés sur une si courte période sont rares en centre-ouest de la France. Cependant nous n’avons qu’une vision partielle de cette occupation qui se prolonge en partie ouest de l’emprise.
Les données concernant le Néolithique ancien en Charente-Maritime sont inédites, car elles sont rares voire inexistantes pour cette période. Nous avons sur ce site les traces d’une pratique de chasse qui est aujourd’hui connue et largement recensée en France.