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Une fouille archéologique à Fort-de-France (Martinique)
Une fouille archéologique de l'Inrap à La Savane vient enrichir les connaissances sur le développement de la ville de Fort-de-France dans un secteur privilégié qui a peu évolué à partir du XIXe siècle. La situation géographique du site, sur l’ancienne mangrove, offre également une fenêtre d’observation inédite de l’environnement aux origines de la ville.
Une zone d’activité portuaire
Le plan des environs du Fort Royal de la Martinique levé par l’ingénieur en chef Henri de Rochemore en 1761 représente sur le site actuel de La Savane deux îlots urbains dont la nature reste inconnue à ce jour. La fouille archéologique a déjà révélé de nombreux vestiges bâti formant un ensemble de bâtiments dont l’étendue correspond à la cartographie ancienne. Le mobilier archéologique, notamment la céramique, est cohérent avec une occupation du site au XVIIIe siècle.
À l’est de l’emprise de fouille, à proximité de l’ancien port du carénage, des espaces de travail en lien avec l’activité portuaire se dessinent. La découverte d’outils métalliques destinés au travail du bois renforce cette hypothèse.
Un ancien marais riche de connaissances sur l’environnement d’autrefois
La proximité de La Savane avec la mer implique l’apparition de l’eau à une faible profondeur par rapport au niveau du sol actuel. Si l’eau fût un obstacle à l’urbanisation de la ville par le passé, elle favorise la conservation des vestiges en matière organique.
L’asséchement du marécage est un enjeu de santé publique important dont la correspondance des premiers gouverneurs de la Martinique fait état régulièrement. L’hivernage des bateaux et plus encore le développement de la ville imposent d’assainir la zone humide pour limiter la propagation des maladies.
Les premiers sondages archéologiques dans la zone humide ont révélé des aménagements en bois, en particulier des poteaux dont la fonction reste à déterminer. Des tonneaux chargés de lest de bateau disposés de façon très dense sont également apparus sur l’ancien niveau de défrichage de la mangrove et semblent être les vestiges de la première tentative d’asséchement du secteur.
Contrôle scientifique : Service Régional de l’Archéologie, Direction des affaires culturelles de la Martinique (Dac)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Christophe Ars, Inrap