Les fouilles ont porté sur deux périodes exceptionnellement documentées : la fin de l'âge du Bronze et l'Antiquité tardive.

Les recherches effectuées sur l'emprise d'un projet de lotissement, près de la station thermale antique d'Aquae Calidae, se sont avérées particulièrement riches en données paléo-environnementales et en vestiges d'occupations diverses, de l'âge du Bronze à l'époque moderne : habitats, sépultures, artisanats du fer et de la terre, traces agraires...
Les trois fouilles prescrites, de mai 2006 à janvier 2007, ont porté sur deux périodes exceptionnellement documentées : la fin de l'âge du Bronze et l'Antiquité tardive. 

À la fin de l'âge du Bronze (Xe-IXe siècles avant notre ère), un habitat et des sépultures monumentales

Au moins trois tumulus sont installés au bord du fleuve Tech, dont l'un a pu être étudié. Il comprend une chambre funéraire quadrangulaire construite en gros blocs, avec une zone de circulation et un espace réservé contenant les restes de 3 à 4 individus inhumés. Quelques décennies plus tard, ce monument est partiellement détruit avant d'être recouvert par un tertre de pierres de 20 m2 environ, de forme quadrangulaire, conservé sur plus d'1,40 m de haut. Un habitat de la même époque est situé à quelques centaines de mètres ; son état de conservation est excellent : murs de terre massive (technique de construction en terre crue), poteaux, foyers, sols d'occupation, abondant mobilier céramique et métallique...

Un atelier de forgerons et une nécropole antiques

Durant l'Antiquité, le paysage est structuré par un chemin qui s'appuie sur une terrasse construite. Au bord de cette voie, entre le IIIe et le Ve siècle de notre ère, se développent l'espace de vie et de travail d'un petit groupe humain, estimé à deux ou trois familles, ainsi qu'un espace funéraire qui perdure jusqu'au VIe siècle.

Cette ensemble comporte un bâtiment à deux pièces construit en dur, des annexes en matériaux périssables, un espace cultivé, une forge d'épuration de minerai de fer et/ou fabrication d'outils (foyer, zone de martelage), des vestiges (aire de grillage, scories coulées) qui indiquent une activité de réduction de minerai de fer.

La nécropole, organisée le long du chemin, a conservé l'intégralité des signalisations de surface, faites de simples amas de pierres. D'autres éléments remarquables sont la gestion de l'espace sépulcral, le grand nombre de réductions de corps, les dépôts (vases en céramique ou verre), et la mise en évidence probable de vestiges de repas funéraire. À partir du VIe siècle, apparaissent les inhumations habillées, avec d'intéressants éléments de parure. La population inhumée est surtout constituée d'adultes et d'adolescents ; les enfants décédés en bas âge sont quant à eux largement sous-représentés.
L'exploitation des données de ces trois fouilles apportera un éclairage nouveau (paysage, environnement, économie...) sur des populations rurales à deux époques différentes, dans un même espace - la moyenne montagne pyrénéenne -, jusqu'ici peu investi par l'archéologie préventive.
Une exposition complétera ces études : en effet, l'état de conservation exceptionnel des vestiges et leur originalité donnent à ces découvertes un intérêt de portée nationale.
Responsable scientifique : Annie Pezin
Aménageur : Europrofim