Ce vendredi 21 mai, la Ville de Saint-Nazaire commémore le 173e anniversaire de l’abolition de l’esclavage et le 20e anniversaire de la « loi Taubira » en présence de Jean-Marc Ayrault, Président de la Fondation pour la Mémoire de l’abolition de l’esclavage et d'Olivier Peyratout, directeur général adjoint de l'Inrap. L'Institut s'associe à l'événement en présentant une archéocapsule (exposition légère) « Archéologie de l'esclavage colonial » à l'Hôtel de Ville de Saint-Nazaire. 

Dernière modification
21 mai 2021


L’esclavage fut aboli sous la Première République dans les colonies françaises. Rétabli par le Consulat, il ne fut définitivement aboli que par la Deuxième République, le 27 avril 1848. Forte de sa tradition républicaine, la France a été le premier pays au monde à reconnaître l’esclavage comme crime contre l’humanité et à l’inscrire dans sa loi, votée définitivement le 10 mai 2001. En référence à la date du vote définitif de la loi, le 10 mai a été déclaré journée officielle de commémoration des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions.
 

Mémorial de l'abolition de l'esclavage de saiNt-Nazaire : le premier monument érigé en France

En ce 173e anniversaire de l’Abolition de l’esclavage et 20e anniversaire de la « loi Taubira » (loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité du 20 mai 2001), la Ville de Saint-Nazaire organise une cérémonie commémorative, en présence de Jean-Marc Ayrault, Président de la Fondation pour la Mémoire de l’abolition de l’esclavage ce vendredi 21 mai au monument dédié à l’abolition de l’esclavage, avenue de Saint-Hubert à Saint-Nazaire. Afin de renforcer le devoir de mémoire, de valoriser et rendre accessible à tous les publics, notamment les jeunes générations ce mémorial, la Ville de Saint-Nazaire a engagé un important travail de réfection des plaques du monument dévoilées lors de cette cérémonie en jauge réduite conformément aux mesures sanitaires en vigueur. Signée du sculpteur réunionnais et malgache Jean-Claude Mayo et réalisée et inaugurée en 1989, à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française, l’œuvre monumentale a été édifiée dans l’estuaire, lieu de passage des navires négriers et à proximité du quai de Kribi du nom de la ville sœur de Saint-Nazaire en Afrique, au Cameroun.  L'œuvre, en bois et métal, se compose de parties pouvant suggérer les membrures d'un vaisseau négrier, et de trois personnages en bronze soulignant les étapes de l’abolition de l’esclavage : l’esclave enchaîné, l’esclave qui lutte pour sa libération et enfin l’esclave libéré, une femme, qui regarde l’avenir.

L'archéologie de l'esclavage

Le 14 décembre 2020, Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME), Dominique Garcia, président de l’Inrap et Etienne Butzbach, vice-président de la Ligue de l’enseignement, ont associé leurs institutions au travers d'une convention afin de favoriser la connaissance de l'histoire de l’esclavage, grâce à l'apport des recherches archéologiques. Des rivages de l’Atlantique à ceux de l’Océan Indien, les fouilles et recherches archéologiques aux Antilles, en Guyane, à la Réunion, en Afrique et en métropole ont en effet profondément renouvelé l’approche de l’asservissement durant la période des Temps modernes et contemporains. Depuis une trentaine d'années, les données de l'archéologie préventive collectées sur des sites de futurs aménagements se sont avérées une source sans équivalent pour étudier et documenter le système esclavagiste, qui a fait la prospérité et façonné l'identité de nombreuses sociétés modernes. Elles apportent de nouvelles informations, complémentaires des sources écrites qui émanent principalement de l'État, des marchands et des propriétaires et qui sont de ce fait lacunaires, univoques et partiales.
 

« De Sucre et de sang », l'archéocapsule Archéologie de l'esclavage colonial

Première action commune, l'itinérance de l'archéocapsule « Archéologie de l'esclavage colonial », produite par l'Inrap. Les « archéocapsules » sont des expositions légères itinérantes éclairant une question contemporaine par l’archéologie. Conçue et produite par l’Inrap (Thomas Romon), illustrée par Amélie Fontaine, l’archéocapsule « De sucre et de sang » montre comment les apports récents de l’archéologie ont renouvelé l’histoire de l’esclavage via l’étude des sites et vestiges matériels liés à l’esclavage. Présentée jusqu'au 31 mai à l'Hôtel de Ville de Saint-Nazaire, avec un accompagnement pédagogique élaboré par la FME, l'archéocapsule « Archéologie de l'esclavage colonial »  permet d'aller à la rencontre des scolaires et jeunes publics dans des lieux animés par la Ligue de l'enseignement. C'est ainsi qu'elle circulera également en Île de France pour les scolaires et centres de loisirs, à La Courneuve (jusqu'au 27 mai 2021) et au lycée Camille-Pissarro de Pontoise (du 27 mai au 25 juin 2021).


 
Plusieurs temps forts pour commémorer

  • Du 17 au 21 mai : semaine citoyenne de l’école primaire Brossolette (activités pédagogiques autour de la citoyenneté, des droits des enfants, droits des humains, de l’abolition de l’esclavage, ateliers, jeux et rencontre des élu.es de la Ville de Saint-Nazaire pour une présentation des instances municipales).
  • ​Jusqu’au 21 mai : exposition de la Fondation pour la Mémoire de l’esclavage à l’école primaire Brossolette.
  • Jusqu’au 31 mai : exposition « De sucre et de sang, l’histoire des esclaves racontée par l’archéologie » de l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (Inrap) à l’Hôtel de Ville de Saint-Nazaire, aux horaires d’ouverture de la mairie.
  • 21 mai : cérémonie commémorative précédée d’un dévoilement des nouvelles plaques du monument mémoriel à 10h30 (en format restreint compte-tenu du contexte sanitaire).
  • 6 novembre au Théâtre de Saint-Nazaire : rencontre-débat avec Anne-Marie Garat, Auteure et Sophie Joubert, critique littéraire, en partenariat avec la MEET (Maison des écrivain(e)s étrangers et des traducteurs de Saint-Nazaire.