A Fleurieux-sur-l'Arbresle, Rhône, la future A89 Balbigny (Loire)-La Tour de Salvagny (Rhône) a été déclarée d'utilité publique le 17 avril 2003. Cette section de 50 km environ a comme principal objectif d'achever la grande liaison autoroutière ouest - est permettant de relier la façade atlantique à la région Rhône-Alpes.

Dernière modification
10 mai 2016

Cette autoroute concerne 22 communes dont 7 dans la Loire et 15 dans le Rhône. Dès le printemps 2007 ont démarré les reconnaissances pédestres suivies de diagnostics. Celui de Fleurieux-sur-l'Arbresle, réalisé en avril 2008, s'est révélé positif et a donné lieu à une prescription de fouille par le service régional de l'Archéologie. Le décapage de l'emprise sur 4 600 m2 qui se situe sur l'antenne autoroutière de l'Arbresle (entre la RN7 et la bifurcation autoroutière de Fleurieux-sur-l'Arbresle), a permis la mise au jour d'un établissement rural daté du Haut-Empire soit entre le Ier siècle avant notre ère et le IIIe siècle de notre ère.

 

Une vaste ferme du Haut-Empire

Les premières données issues de la fouille du site des Grand'Plantes indiquent que l'établissement agricole de 2 200 m2 est une ferme installée au sein d'un espace ceint de murs de pierres et occupée de la fin du Ier siècle avant notre ère à la fin du IIIe siècle.
La totalité de l'occupation se trouve sur l'emprise autoroutière, ce qui permet d'étudier un plan complet. Plusieurs architectures se sont succédé, mais le schéma initial a été établi à partir d'un plan rectangulaire de 50 x 43 m doté d'un porche d'entrée sur son côté est. Une zone bâtie occupe le tiers est de l'enclos, avec au sud un édifice complet comprenant plusieurs pièces et une cour. Il s'agit probablement du bâtiment d'habitation, le bâtiment agricole étant plutôt la construction plus modeste qui s'étend au nord. Les vestiges sont assez bien conservés.
Des élévations de murs subsistent parfois sur 1 m de haut et des niveaux de sol sont également préservés, permettant d'observer des particularités architecturales telles que l'adaptation à la pente naturelle par étagement des niveaux de sol à l'intérieur du bâtiment principal. Deux phases de construction, au moins, sont attestées par les reprises des murs, l'emploi de matériaux et de techniques architecturales diverses et les relations chronologiques entre des murs. Une construction modeste et un puits maçonné occupent les deux tiers ouest de la parcelle enclose. L'absence de bâtiments et la présence de nombreux drains montrent que cette zone était réservée à des activités agricoles, culture et/ou élevage.

Un niveau de vie modeste

Le mobilier archéologique est essentiellement composé de céramique, dont l'étude confirme la datation de l'occupation. L'abondance de céramique commune et l'absence d'éléments architecturaux luxueux - sols construits ou enduits peints - indiquent un niveau de vie modeste. La composition chimique du terrain explique que ni les restes osseux ni les objets métalliques n'ont été conservés.

Un ensemble architectural rare

Le site antique de Fleurieux est le premier site gallo-romain fouillé en pays ségusiave, dans cette partie des Monts du Lyonnais, où il représente un ensemble architectural peu courant. En effet, la plupart des établissements ruraux recensés dans le nord de la région Rhône-Alpes sont des villae de grande superficie dont la partie résidentielle est séparée de la partie réservée à l'exploitation du domaine. Les sites comparables à celui de Fleurieux sont à rechercher dans des territoires plus éloignés, notamment dans la vallée du Rhône où des plans de ferme antique, sur une faible superficie, sont répertoriés.