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25, rue Proudhon
A Besançon, Doubs, dans un vaste espace délimité par les rues des Granges, Gustave Courbet et Gambetta, trois zones de 60 m2 ont été fouillées.
La fouille a révélé la présence d'un atelier de potier puis de niveaux d'habitat de part et d'autre d'une rue. Six grandes phases d'occupation ont pu être identifiées de la période augustéenne au XVIIIe siècle.
Fin de La Tène finale et période augustéenne (-50 à +14l)
Durant cette période de transition entre les traditions gauloises et l'introduction de nouvelles techniques romaines, le secteur est occupé par un habitat ; en témoigne la présence de fosses d'extraction d'argile, d'un four domestique (diam. 50 cm), dont les parois creusées dans le sol sont rubéfiées (rougies par l'action de la chaleur), d'un mur et de vestiges d'occupation. L'implantation successive de fours de potiers à proximité montre que ce secteur de la ville était habité par des artisans.
Du premier four à tirage vertical (l'air chaud circulant depuis le canal inférieur à travers les perforations de la sole au-dessus), seule est conservée la chambre inférieure, où circulait l'air chaud provenant du foyer. Elle consiste en un canal annulaire (diam. 1,20 m) creusé dans le sol naturel. Les parois présentaient une faible épaisseur de rubéfaction, ce qui laisse penser que cette structure n'a connu qu'une utilisation écourtée de très courte durée. Après abandon, le creusement du four a été utilisé comme dépotoir et son remplissage a livré des fragments de céramique, parmi lesquels des vases balustres à décor peint.
Un peu plus tard, un nouveau four de potier, également de plan circulaire, est installé en bordure de voie. Sa partie inférieure est constituée d'un canal annulaire, creusé dans le sol et entourant un pilier central, dans lequel circule l'air chaud provenant de l'alandier (foyer). Le pilier central supporte une sole perforée sur laquelle sont disposés les pots à cuire, couverts pendant la cuisson (la couverture n'est pas conservée). Le four a subi des réfections visibles par des rechapages d'argile. Après son abandon, il devient une fosse dépotoir, qui a livré les rebuts de cuisson d'une production constituée pour plus de 90 % de céramique peinte, des vases-bouteilles à pâte claire de type balustre. Ces vases sont attestés à Besançon dès La Tène finale (150 à 90-80 avant notre ère) et leur fabrication, comme le prouve la découverte de ce four, pourrait perdurer jusqu'au début du Ier siècle de notre ère.
Un habitat avec foyer s'implante ensuite sur l'atelier, en bordure de la voie.
Les Ier et IIe siècles
Les murs et les sols de cette phase appartiennent à des habitats dont les portiques s'élèvent de part et d'autre d'une rue. Au IIe siècle, les murs de portiques sont déplacés, empiétant sur le domaine public et provoquant un rétrécissement de la voie.
Le Bas Empire (IIIe siècle)
Une piscine (seul vestige conservé de thermes) a été construite au IIIe siècle. Il s'agit d'un frigidarium ou bassin d'eau froide. Creusée dans le sol, cette structure a été conservée, mais les sols contemporains, situés environ 1,20 m plus haut, ont été totalement détruits. Compte tenu de leurs « dimensions à la fois importantes dans un contexte privé et exiguës dans un cadre public », ces bains devaient appartenir à des thermes publics de quartier.
Quelques vestiges du XIVe et du XVIIIe siècle
Sur un remblai de terre de jardin scellant la démolition des constructions antiques, des niveaux du XIVe siècle ont été observés (mur, fosses d'épierrement et sol). Au XVIIIe siècle, un jeu de paume, dont les fondations ont été retrouvées, occupait le site.