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Archéologie de la traite en Afrique de l'Est
Colloque
Archéologie de l'esclavage colonial
Colloque international organisé par l'Inrap, le Comité pour l’histoire et la mémoire de l’esclavage, le ministère de la Culture et de la Communication et le musée du quai Branly dans le cadre de la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition
Du 9 au 12 mai 2012, Théâtre Claude Lévi-Strauss, musée du quai Branly 75007 Paris
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Archéologie de l'esclavage colonial
par Chapurukha M. Kusimba, The Field Museum, Chicago
Dans son désir de comprendre les expériences de l'Afrique précoloniale, l'archéologie africaine a malheureusement ignoré, voire effacé, les archéologies de l'Afrique coloniale et postcoloniale. Cette exclusion est d'autant plus perturbante que les contacts historiques récents entre l'Afrique et l'Eurasie caractérisent l'Afrique contemporaine. Ces contacts ont été marqués par des événements prégnants, parmi lesquels des transactions commerciales légales et illégales. L'esclavage, la migration et d'autres formes d'exploitation ont été employés pour gérer les intérêts et les désirs de l'Eurasie vis-à-vis de ressources africaines qui comprenaient, entre autres, les hommes, les femmes et les enfants en captivité dont dérivaient pouvoir et richesses. Malgré des avancées théoriques et méthodologiques, les approches de l'anthropologie archéologique traditionnelle sont dans l'ensemble toujours impropres à appréhender l'esclavage ou la traite à partir de restes matériels. Je propose une méthodologie systématique assortie d'une liste de contrôle permettant de localiser et d'identifier les restes de l'esclavage et de la traite des esclaves dans le patrimoine archéologique. Je souligne que l'analyse systématique des restes architecturaux en pierre sèche, des établissements fortifiés, des abris rupestres et des grottes habitées, des sites sacrés et rituels, des lieux de marché, des villes portuaires et des cachots pour esclaves, des routes de commerce et des tombes qui les longent, des cimetières, des établissements d'esclaves en fuite, et des quartiers résidentiels d'hommes libres et d'esclaves dans les plantations devraient permettre de démontrer que l'archéologie de l'esclavage en Afrique est possible, tout en permettant sans doute aussi à l'archéologie de l'esclavage de faire des découvertes et d'arriver à des innovations méthodologiques.
Chapurukha M. Kusimba est conservateur d'anthropologie africaine au Field Museum de Chicago et professeur d'anthropologie à l'université de l'Illinois. Il est actuellement président de la Society of Africanist Archaeologists. Il a dirigé plus de vingt-cinq expéditions scientifiques sur la côte est de l'Afrique, à Madagascar, dans l'Illinois, au Kenya, à Madagascar, en Inde et en République tchèque. Il s'intéresse particulièrement à l'archéologie de l'urbanisme, à l'archéologie des systèmes d'échange, à la nature et à l'impact de la prédation commerciale sur la gouvernance, et au décodage de la généalogie biologique des Swahilis de la côte est de l'Afrique. Avant de travailler au Field Museum et à l'université de l'Illinois, il a occupé un poste de chercheur dans les musées nationaux du Kenya pendant sept ans. Depuis qu'il est en poste au Field Museum, il travaille à une analyse régionale approfondie des anciennes sphères d'interaction sur la côte est de l'Afrique, particulièrement sur la côte swahilie, à Tsavo, et sur le Mont Elgon, au Kenya. Son programme de recherche s'articule autour des motivations du commerce et de son influence sur la culture et l'environnement.
Bibliographie sélective
- C. Kusimba, "Practicing Post-colonial Archaeology in Eastern Africa from the United States", Postcolonial Archaeologies in Africa, School for Advanced Research Press, Santa Fe, 2009.
- C. Kusimba, "Slavery and Warfare in African Chiefdoms", The Archaeology of Warfare: Prehistories of Raiding and Conquest, University of Florida Press, Gainesville, 2006.
- C. Kusimba, "Archaeology of Slavery in East Africa", African Archaeological Review 21, 2004.
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