Dans la Combe de Savoie (vallée de l’Isère), sur le piémont ensoleillé et fertile du Massif des Bauges, l'Inrap a fouillé une surface de 700 m² dont l'extrémité sud-est d'un bâtiment gallo-romain viticole, en bas du versant d’Attemont, au milieu des vignes. 

Dernière modification
22 novembre 2024

Un site connu depuis le XIXe siècle

La zone fouillée est en lien avec les vestiges découverts aux XIXe et XXe siècles, localisés à 100 mètres au sud-est. Des travaux entrepris en 1865 sur la route de Montmélian à Cruet, ont impacté de nombreuses substructions gallo-romaines, suscitant la mise en place d’une fouille, en 1869-1870, financée et sous la direction du marquis d'Oncieu de La Bathie. Sur une longueur de 130 m, 70 pièces sont alors dégagées dont trois salles pavées de mosaïques, des pièces d’habitation et des ateliers vraisemblablement destinés à la fonderie. De nouvelles campagnes de fouilles, sur une surface de 4500 m2, dirigées par Jacques Pernon, ont été effectuées par les membres du Club Archéologique du Lycée Vaugelas de Chambéry entre 1977 et 1981. Les vestiges de cinq nouveaux bâtiments dont des thermes privés ont été mis au jour, occupations datées du Ier au Ve siècle.

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Localisation de la fouille au milieu des vignes.

© Inrap

Les indices archéologiques d'une exploitation liée à la production de vin

Si la découverte d’exploitations vinicoles est conséquente dans le sud de la Gaule, elle ne l’est pas en Savoie. La mise au jour de vestiges liés à la viniculture est une première. La partie fouillée, aménagée dans le sens de la pente nord-ouest/sud-est du versant, correspond à l’extrémité sud-est du bâtiment. Un mur de terrasse en délimite l’espace construit qui se développe au nord-ouest. Sont installés, au sud-est et en limite d’emprise, un aqueduc  et un fossé de voirie (?).

La pièce principale, d’environ 250 m2, est un hangar composé d’une série de calage de poteau axiale de 1 à 1,30 m de diamètre séparant l’espace en deux nefs. Elle abrite un fouloir en mortier de tuileau, où le raisin était piétiné, deux cuves de décantation en contrebas dans lequel le moût s’écoulait par une évacuation et deux ateliers pour presser le vin matérialisé par des fosses d’ancrages, supportant des pressoirs vraisemblablement à vis. Deux pièces se situent de part et d’autre. L’une, au sud-ouest, a livré uniquement des remblais et un niveau de démolition de toiture. Dans la seconde, au nord-est, a été découvert un bassin et une cuve dont la contemporanéité n’est actuellement pas avérée.

Le site a fait l’objet de nombreux remaniements, ne permettant pas de dater précisément les premières occupations. Cependant, la présence de traces de mortier de tuileau contre les murs confirme l’existence d’aménagements vinicoles dans la et/ou les phases précédentes de l’occupation principale datée de la moitié du Ve siècle ap. J.-C.

Aménagement : Particulier
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Auvergne – Rhône-Alpes)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Anne –Claude Remy, Inrap