A Salins-les-Bains, Jura, le diagnostic archéologique a été réalisé sur 2 599 m2, au coeur de la vieille ville, en bordure de la rivière La Furieuse.

Dernière modification
10 mai 2016

La situation privilégiée de la ville - au carrefour de voies de communication antiques - et la présence de sources salées ont largement favorisé l'occupation de cette reculée, du Néolithique à nos jours.

Si l'histoire de Salins est bien connue grâce aux sources textuelles et intimement liée à l'exploitation du sel, les données archéologiques sur la ville sont restées beaucoup plus discrètes malgré un fort potentiel. Ce diagnostic permet de renouer avec les découvertes réalisées de la fin du xixe au début du xxe s. Il a offert la possibilité rare d'accéder au toit des terrains naturels, selon une séquence stratigraphique continue de 5,50 m de profondeur. La mise en évidence d'un aménagement destiné à consolider un bord de berge de La Furieuse à la fin de l'Antiquité est l'un des apports majeurs de l'intervention. Ces fragments imposants de dalles calcaires signalent un aménagement de grande ampleur qui dépasse le cadre privé et suppose un développement de construction en arrière de ce dispositif, accréditant la thèse d'une agglomération antique secondaire.

Centre de réadaptation fonctionnelle
Salins-les-Bains/Centre de réadaptation fonctionnelle
Vue d'ensemble de la tranchée de sondage.
Cl. P. Haut/Inrap.

La présence de gros culots de forge et la datation de cette construction, vers la fin du ive s., posent d'intéressantes questions sur le dynamisme de la ville et ses activités artisanales à la fin de l'Antiquité. De la céramique des viie-ixe s. a été découverte. Elle correspond à une occupation du haut Moyen Âge mal perçue en raison des conditions d'intervention - une tranchée de sondage de 5,50 m de profondeur - qui interdisent un accès physique des couches pour des raisons évidentes de sécurité. Ce niveau est surmonté d'une accumulation importante de rejets de saline, sur plusieurs mètres d'épaisseur, dont l'origine peut être située autour des xe-xiie s. Cet horizon chronologique est conforme aux données déjà acquises sur ces rejets, en particulier les textes qui signalent le Puits d'Amont dès 1248, ainsi qu'une date radiocarbone (Utrecht 7001 : 1027-1161 AD).