A Auch, Gers, l'opération de diagnostic a concerné une parcelle de 272 m², sondée à 6,25 %, soit 17 m².

Dernière modification
10 mai 2016

Un diagnostic archéologique a été réalisé dans la cour du collège Mathalin à Auch pour évaluer le potentiel archéologique d'un secteur faisant l'objet d'un projet d'extension de la cuisine scolaire. Un sondage de 17 m2 a permis de mettre en évidence des niveaux archéologiques étagés sur 1,70 m de hauteur. Les résultats obtenus présentent un intérêt majeur pour l'étude de l'évolution de l'occupation dans ce quartier de l'agglomération antique. 

Quatre grandes phases ont pu être distinguées. Les deux couches les plus anciennes correspondent vraisemblablement à deux états d'un niveau d'occupation formé dans un milieu humide ou régulièrement inondé. Aucune structure n'a pu être identifiée, ce qui peut s'expliquer par l'extension réduite de la fouille. L'abondant mobilier récupéré permet de situer ces strates respectivement dans le courant de la deuxième moitié du IIe s. et au Ier s. av. n. ère. À ces témoins d'occupation de la fin de l'âge du Fer succède une couche mal définie, datable de l'époque augustéenne.

La phase suivante voit apparaître une construction divisée en plusieurs pièces. Les niveaux de sols associés, seulement atteints dans la pièce n° 1, sont étagés du début du Ier à une période indéterminée du IIe s., voire du début du IIIe s. La destination de cette construction est pour l'instant impossible à établir. Les nombreux fragments d'enduits peints rejetés dans la tranchée de récupération d'un des murs évoquent un cadre de vie raffiné, peut-être une domus.

L'occupation se maintient au Bas-Empire. Il semble que le bâtiment préexistant connaisse une nouvelle phase d'utilisation. Celle-ci est marquée par le rehaussement des niveaux et l'installation de sols maçonnés dans les pièces 1 et 2. Quelques indices attestent un réaménagement intérieur, comme la mise en place d'une possible cloison. La reconstruction partielle d'un des murs pourrait également être datée de cette phase.
L'abandon du secteur semble intervenir à partir de l'extrême fin de l'Antiquité. Les niveaux de destruction des bâtiments sont conservés dans la partie est de la tranchée. L'ensemble du secteur a ensuite été remblayé avec des décombres, à une époque difficile à situer précisément.

Le secteur semble avoir été fréquenté durant le Moyen Âge central. Les indices révélés par le sondage témoignent d'une occupation « opportuniste », à mettre en relation avec la récupération de matériaux de construction antiques.

Ces résultats, confrontés aux données déjà recueillies antérieurement, permettent de penser que l'ensemble de l'emprise concernée par le projet recèle des vestiges antiques stratifiés et bien conservés.