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De pourpre et de plomb
Une équipe de l'Inrap a récemment fouillé une partie de la nécropole gallo-romaine d'Evreux, l'antique Mediolanum Aulercorum. Sur le terrain, 134 sépultures datées du IIIe siècle de notre ère ont été dégagées entre octobre 2006 et juin 2007. Cette fouille a été l'occasion de mettre au jour les vestiges d'une pratique funéraire inconnue en Gaule romaine.
Les archéologues émettent l'hypothèse de deux populations particulières, une corporation d'équarisseurs et un groupe d'indigents.
Une découverte fortuite
Une riche gallo-romaine
La cuve du cercueil est réalisée d'une feuille de plomb repliée sur elle-même. Au fond, sous le bassin, une ouverture est destinée à l'évacuation des jus de décomposition du cadavre, une femme adulte (30/40 ans).
S'ils ne sont pas exceptionnels, les sarcophages de plomb gallo-romains sont réservés à une certaine élite. La sépulture de cette femme riche apparaît comme une intruse parmi celles des groupes d'indigents et d'équarisseurs.
A l'intérieur du sarcophage, les dépôts funéraires confirment cette richesse. Hormis des monnaies, la dépouille était enveloppée de différents tissus mais aussi de fourrure. De la pourpre surtout avait été répandue dans la cuve lors des funérailles. La présence de pourpre, issue du Murex trunsculus, gastéropode marin, est ici surprenante. Des prélèvements seront prochainement analysés pour en déterminer la composition précise. D'autres analyses sont actuellement en cours sur des résidus organiques anhydres et les insectes nécrophages.
Mahaut Tyrrell
chargée de communication médias
Inrap, direction du développement culturel et de la communication
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