Faire parler les pierres. Sculptures médiévales de Notre-Dame

Depuis sa création, le musée de Cluny est le principal lieu de conservation des sculptures de Notre-Dame de Paris, notamment des 28 célèbres têtes de rois (rois de Juda) et des fragments sculptés de la cathédrale découverts en 1977 dans la cour d’un hôtel particulier du 9e arrondissement de Paris, qui n’avaient pas fait l’objet d’étude approfondie depuis le début des années 1980. 

Dans le cadre du chantier actuel de restauration de la cathédrale et de la forte activité scientifique associée, le musée a lancé en 2022 en partenariat avec le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) et le Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) un programme d’étude et de restauration d’une sélection de ces pièces.  

L’exposition « Faire parler les pierres. Sculptures médiévales de Notre-Dame » présentera ces principaux fragments sculptés et les résultats de cet important programme d’étude et de restauration, ainsi que d'autres pièces provenant du décor de l’édifice déjà conservées dans d'autres musées. Dans la salle des sculptures de Notre-Dame, seront exposés une sélection de fragments permettant d’évoquer les corps disparus des statues colossales de la galerie des rois, un focus sur la statue d’Adam, chef-d’œuvre de la sculpture gothique, une restitution de la disposition et de la polychromie des fragments restaurés du portail Sainte-Anne et des linteaux du portail du Jugement dernier. Des prêts issus de grandes institutions comme le musée Carnavalet - Histoire de Paris, le dépôt lapidaire de la cathédrale et des collections privées complètent ce parcours qui, en près de 120 œuvres,  permettent de restituer le décor sculpté extérieur et intérieur de Notre-Dame avant les destructions de l’époque moderne.

Salle des sculptures de Notre-Dame de Paris. Banquette présentant neuf têtes de la galerie des rois.

Paris, musée de Cluny - musée national du Moyen Âge

 

© Alexis Paoli, OPPIC

Les fragments polychromes de l'ancien jubé de Notre-Dame de Paris

L’exposition est l’occasion de dévoiler pour la première fois au public une trentaine de fragments du jubé des années 1230 mis au jour lors des recherches archéologiques conduites par l’Inrap en 2022. En amont du montage de l’échafaudage nécessaire aux travaux de reconstruction de la flèche, une fouille d’archéologie préventive a en effet été prescrite par la Drac Île-de-France (service régional de l’archéologie) au niveau de la croisée du transept de la cathédrale. Ces éléments sculptés polychromes de l’ancien jubé de Notre-Dame détruit au début du XVIII^e siècle présentent une polychromie d’origine remarquablement préservée et témoignent d'un riche répertoire iconographique.

Jubé : éléments d’architecture et de statuaire en cours de fouille.

© Denis Gliksman, Inrap

Jubé : torse d’une statue en cours de dégagement.

© Denis Gliksman, Inrap

Fouille des éléments du jubé du XIII e siècle, détruit et enfoui au XVIII e , puis mis au jour en 2022. 

© Denis Gliksman

La présentation de ces fragments exceptionnels est rendue possible grâce au prêt de l’Inrap et au soutien scientifique de la Drac Île-de-France, ainsi qu'aux travaux de stabilisation des éléments fragiles financés par l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, maître d’ouvrage du chantier de restauration.
L’exposition « Faire parler les pierres. Sculptures médiévales de Notre-Dame » est organisée par le musée de Cluny – musée national du Moyen Âge en partenariat exceptionnel avec l’Inrap. Elle bénéficie du label « Notre-Dame de Paris : vers la réouverture » coordonné par l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, maître d’ouvrage du chantier de restauration. 
Le commissariat est assuré par Damien Berné, conservateur en chef au musée de Cluny, responsable des sculptures.

Une convention cadre de partenariat scientifique et culturel

Avec la signature de cette convention le 8 juillet dernier, l’Inrap et le musée de Cluny – musée national du Moyen Âge entendent renforcer leur collaboration notamment dans le domaine de l'éducation artistique et culturelle (EAC) en direction des jeunes publics, de la programmation culturelle, de l'élaboration d'outils de médiation et ressources mis à disposition des publics du musée, du partage des résultats de la recherche et de la coopération entre conservateurs, médiateurs et archéologues. Le musée de Cluny souhaite notamment participer de façon plus affirmée aux Journées européennes de l'archéologie pilotées par l'Inrap sous l'égide du ministère de la Culture.

Daniel Guérin, directeur général délégué de l'Inrap, Séverine Lepape, directrice du musée de Cluny – musée national du Moyen Âge, et Dominique Garcia, président de l'Inrap. Signature de convention le 8 juillet 2024.

© Inrap

Daniel Guérin, directeur général délégué de l'Inrap, Dominique Garcia, président de l'Inrap, et Séverine Lepape, directrice du musée de Cluny – musée national du Moyen Âge. Signature de convention le 8 juillet 2024.

© Inrap

Dominique Garcia, président de l'Inrap, et Séverine Lepape, directrice du musée de Cluny – musée national du Moyen Âge. Signature de convention le 8 juillet 2024.

© Inrap