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Occupations, habitats à l'âge du Bronze
Durant l’âge du Bronze, la population habite de petits villages constitués principalement de maisons de bois et de terre.
À l’âge du Bronze, le peuplement s’articule autour d’un réseau de petits villages, rassemblant quelques dizaines, exceptionnellement quelques centaines d’habitants. Le bois et la terre constituent les matériaux de base de la construction, tandis que la pierre est peu employée, hormis dans certaines régions.
Les maisons, révélées par l’empreinte laissée au sol par les poteaux, sont majoritairement rectangulaires et de petites dimensions, parfois accompagnées de greniers surélevés sur quatre poteaux et d’enclos pour le bétail. Sur les rives de la Manche, la maison ronde semble avoir la préférence, de la fin de l’âge du Bronze jusqu’aux débuts de l’âge du Fer. Elle est précédée d’un porche.
Les toitures sont à double pente, l’étanchéité est assurée par une couverture végétale. Le faîtage est soutenu par des poteaux centraux, ou disposés de part et d’autre de ceux-ci. Des systèmes plus élaborés de contreventement sont également attestés, permettant de dégager au maximum l’espace de vie central. À proximité immédiate des maisons, des fosses d’extraction fournissent l’argile utilisée pour construire les murs et fabriquer la vaisselle en céramique, avant de servir de fosses dépotoirs.
Vue zénithale d’une maison de l’âge du Bronze, vers 1000 avant notre ère, mise à jour à Caudan, dans le Morbihan. Sur ce site, près de douze bâtiments érigés sur des poteaux de bois ont été découverts. Les plans sont ceux d’une maison ronde, devancée par un porche.
© Hervé Paitier, Inrap
L’architecture à ossature bois autorise une grande modularité des volumes intérieurs. Des cloisonnements internes et des emplacements de portes sont parfois marqués au sol par des trous de piquet. Le foyer est placé à l’intérieur de la maison sur un radier de tessons de céramique ou sur des galets.
Si l’architecture en bois laisse au sol l’empreinte visible des poteaux, l’architecture de terre est beaucoup plus difficilement détectable. Pourtant, les maisons bâties sur des murs porteurs en terre sont connues.
À la fin de l'âge du Bronze, des habitats sont perchés sur des hauteurs, protégés par des remparts ou des fossés, tandis que sur les rives des lacs alpins s'élèvent de véritables villages, structurés par des ruelles, à tel point que leur découverte au milieu du XIXe siècle, rendue possible par une baisse de niveau des lacs, a d’abord fait parler de "cités lacustres".
La découverte des sites lacustres
Vase enterré au Bronze moyen à Cournon-d’Auvergne, dans le Puy-de-Dôme. Installé au fond d’une fosse, il était probablement fermé par une plaquette de calcaire taillée. Il a pu servir à stocker des denrées alimentaires.
© Éric Néré, Inrap
C'est la sécheresse de l'hiver 1853-1854 qui marqua le début des recherches lacustres en Suisse. L’hiver particulièrement froid a entraîné en effet une baisse importante du niveau des lacs, dans des proportions jamais atteintes. Des travaux de terrassement menés sur le bord du lac de Zürich, à Obermeilen, permis la mise au jour de nombreux pieux sans régularité apparente, au pied desquels se trouvait un grand nombre de charbons, d'ossements d'animaux et de fragments de vases. En quelques années, plusieurs sites sont ainsi dénombrés sur les rives des lacs Léman, de Zürich ou de Neuchâtel.
Aujourd'hui, plus de 800 sites sont inventoriés en Europe, dont 350 occupés à l'âge du Bronze.
Depuis 2011, 111 sites palafittiques alpins, dont une soixantaine occupés à l'âge du Bronze, sont inscrits au Patrimoine mondial par l'Unesco (http://www.palafittes.org).