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A la recherche des ports de Narbonne
Pour découvrir l’archéologie d’aujourd’hui, ses sciences connexes, mais aussi approcher et décrypter ce que la discipline recouvre de concepts, de modèles, Carbone 14, le magazine de l'archéologie, retrace les avancées de la recherche française et internationale et parcourt terrains, chantiers et laboratoires. Une émission à écouter chaque samedi, de 19 h 30 à 20 h sur France Culture et à réécouter sur Inrap.fr.
Avec Corinne Sanchez, archéologue, chargée de recherche au CNRS au laboratoire "Archéologie des sociétés méditerranéennes", Grégory Vacassy, archéologue à l'Inrap, membre du laboratoire "Archéologie des sociétés méditerranéennes" et Olivier Ginouvez, archéologue à l'Inrap.
Première colonie romaine, fondée en 118 avant notre ère, puis capitale de province et vitrine de Rome, Narbonne, l’antique Colonia Narbo Martius, fut un gigantesque port, ouvert sur le monde méditerranéen comme sur l’Atlantique, le port maritime le plus important des Gaules.
Une fouille livre actuellement des entrepôts liés aux ports antiques de Narbonne. Ce secteur de la ville était dédié à une activité de stockage et de commerce de marchandises.
Entrepôts et enduits peints
Trois à quatre entrepôts ont été partiellement dégagés sur ce chantier, espaces de stockage probablement administrés par différents commerçants. L’un des bâtiments se distingue des autres : il permettait d’entreposer des marchandises, au rez-de-chaussée, sur un sol assaini par un système de vide sanitaire en amphores recyclées. L’étage devait, quant à lui, servir de bureau ou d’habitat comme en témoignent les fragments de sols en béton et de mosaïques ainsi que les parois en briques de terre crue recouvertes d’enduits peints retrouvés effondrés à la suite d’un incendie. Ces découvertes sont à rattacher au port urbain implanté le long du bras antique de l’Aude.
Un port ou des ports ?
Alors que Narbonne était réputée comme l’une des plus grandes places de commerce de l’Antiquité, ses structures portuaires restaient méconnues. Un vaste programme interdisciplinaire, croisé de recherches sur le terrain sous l’égide du CNRS, a permis des avancées sans précédent. Les bateaux accostaient dans le port de « La Nautique ». Celui-ci se caractérise par son occupation courte, d'un siècle, entre les années 30 avant notre ère et 70 de notre ère. Il est alors remplacé par le port du Castélou/Mandirac qui perdurera jusque dans le courant du Ve siècle.
Découverte du rempart du Haut-Empire
En l’absence de remparts, certains historiens faisaient de Narbonne une ville ouverte du Haut-Empire. Les archéologues de l’Inrap viennent de dégager un important tronçon totalement méconnu, de 30 mètres de long : il se compose d’une courtine et d'une tour, largement épierrée. Cette dernière présente un mode de construction original, avec une tour ronde, mais des fondations carrées. Les dimensions de l’ensemble sont aux normes du Haut-Empire et se rapprochent d’enceintes d’autres cités comme Orange, Lyon, ou Autun…
Pour aller plus loin
- Présentation de Corinne Sanchez, sur le site du laboratoire CNRS "Archéologie des Sociétés Méditerranéennes", sur Linkedin, sur The Conversation,
- Ses publications, sur Hypothèses (article sur ses recherches), sur HAL, un article sur Slate. sur Cairn.info, sur Open Edition Journals, sur Academia, sur Persée.
- Présentation de Grégory Vacassy, sur Linkedin, sa page Twitter.
- Ses publications, sur HAL, sur Research Gate, sur Open Edition Journals.
- Présentation d'Olivier Ginouvez, sur Linkedin.
- Ses publications, sur Persée, sur Research Gate, sur HAL.
- A lire, l'article, Découverte de l'enceinte du Haut-Empire de Narbonne et d'entrepôts dans le quartier du port urbain antique (site de l'Inrap, mars 2024).