Le rôle des cycles de sécheresses brutales pendant les transitions culturelles en Anatolie et en Haute-Mésopotamie (V^e-I^er millénaire av. n.è.)

Le débat sur le déterminisme climatique dans l'histoire des civilisations humaines nécessite de définir les enchaînements, directs ou indirects, reliant les causes internes et externes des changements qui ont affecté les sociétés anciennes. La présentation portera sur les cinq millénaires qui suivent l'optimum climatique holocène (6000-4500 avant notre ère) en Méditerranée orientale, pendant lesquels les sociétés ont élaboré des systèmes socio-économiques et politiques complexes. Parallèlement, les enregistrements climatiques et environnementaux mettent en évidence : l'assèchement du climat à partir de la fin du IV^e millénaire ; des alternances de phases humides et sèches témoignant d'une possible cyclicité climatique ; la récurrence d'événements rapides (50-100 ans) caractérisés par des sécheresses fortes et brutales. Ces événements correspondent, dans une chronologie encore incertaine, à certaines ruptures entre grandes phases culturelles (Chalcolithique, âge du Bronze, âge du Fer). Deux exemples en Méditerranée orientale illustreront les interrelations possibles entre climat et sociétés pendant ces périodes. Ils permettront de mettre en lumière le rôle joué par les facteurs socio-économico-politiques dans les bouleversements culturels régionaux que les changements climatiques ont pu contribuer à provoquer. Le climat a souvent agi comme un facteur déclencheur de bouleversements dans des sociétés devenues rigides et sensibles et ayant perdu leur résilience.