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Restituer le réseau fluviatile à partir des séquences stratigraphiques relevées en diagnostic : exemple de la vallée de la Seine dans le Nogentais
Ce deuxième séminaire scientifique et technique s’est tenu à Caen, à l'auditorium du château, les 28 et 29 septembre 2017. Il a été organisé par l'Inrap (David Flotté et Cyril Marcigny) avec le soutien du département du Calvados et de la Mairie de Caen.
Au cours de ces 22 dernières années, de nombreux et vastes diagnostics furent réalisés dans les carrières exploitant les graviers calcaires du fond de vallée de Seine sur les communes de La Villeneuve-au-Châtelot et Périgny-la-Rose (environ 261 hectares sondés).
Auteur et intervenante
- Millena Frouin, chargée d'opération et de recherche, Inrap Île-de-France / UMR 7041 ArScan
Dans ce secteur, les cartes géologiques confirment le caractère alluvial des dépôts en fond de vallée. Elles distinguent des alluvions modernes composées de limons, d’argiles et de tourbes, d’alluvions anciennes composées de sables limoneux et de graviers calcaires (Goguel et al. 1965, Goguel, Lacot 1967). Spatialement, les limites entre ces deux types de dépôts ne sont souvent pas assez précises sur les cartes pour les recherches archéologiques menées dans ce secteur. Afin de comprendre la dynamique d’occupation des sols et les contraintes que peut représenter les migrations des chenaux de la Seine et de ses affluents au cours du temps, il convient de disposer d’une documentation plus précise. Si les carriers procèdent pour leur compte à des études géologiques voire géophysiques pour connaître l’épaisseur du gisement comme celle du matériel non exploitable, l’Inrap n’est pas toujours destinataire de ces études.
Localisation des emprises de diagnostic réalisé au cours des 22 dernières années sur les communes de la Villeneuve-au-Châtelot et de Périgny-la-Rose.
© Millena Frouin, Inrap (à partir fonds topographiques IGN)
L’Inrap possède néanmoins une banque de données sédimentaires importante par le biais des sondages archéologique réalisés en quinconce au cours des diagnostics. Il est en effet d’usage dans ce secteur géographique que la cote basse des sondages corresponde à celle de l’apparition des graves calcaires. L’information sédimentaire fut néanmoins transcrite de façon distincte dans les rapports d’opération au cours du temps : un log par sondage dans l’inventaire des sondages et/ou une description synthétique dans le corps du texte (e.g. Burgevin 2010, Langry-François, Choquenet 2012) et/ou une cartographie restituant les observations de terrain (e.g. Verbrugghe 1996, Deborde 2005). En somme, la donnée sédimentaire n’étant pas présentée de façon homogène, elle est difficilement exploitable en l’état. Généralement, de nombreuses structures archéologiques excavées sont observées dans les secteurs où le gravier calcaire apparaît directement ou quasi-directement sous l’horizon de labours. Lorsque ce gravier apparaît plus profondément, cela tend à suggérer la présence d’un paléochenal.
Sur la base de ces constations, l’ensemble des données sédimentaires comprises dans les rapports de diagnostic a été reprise pour alimenter un SIG sous Qgis©. Dans ce premier essai de synthèse, nous avons créé un fichier de forme comprenant l’ensemble des sondages archéologiques réalisés. La table attributaire de ce fichier de forme comprend en plus des champs permettant d’identifier le sondage (e.g. commune, année, responsable d’opération, numéro du sondage) un champ comprenant l’information relative à la profondeur d’apparition des graviers calcaires codé en 0 pour les secteurs à graviers sub-affleurant (i.e. directement ou quasi-directement sous l’horizon de labours) et en 1 pour ceux à graviers profonds (i.e. épaisse séquence sablo-limono-argilo-tourbeuse).
Restitution des secteurs où les graviers apparaissent à une faible profondeur et ceux où ils apparaissent profondément. Ceci illustre l’étendu du réseau fluviatile sur les parcelles diagnostiquées et renseignées.
© Millena Frouin, Inrap (à partir fonds topographiques IGN)
L’Inrap possède néanmoins une banque de données sédimentaires importante par le biais des sondages archéologique réalisés en quinconce au cours des diagnostics. Il est en effet d’usage dans ce secteur géographique que la cote basse des sondages corresponde à celle de l’apparition des graves calcaires. L’information sédimentaire fut néanmoins transcrite de façon distincte dans les rapports d’opération au cours du temps : un log par sondage dans l’inventaire des sondages et/ou une description synthétique dans le corps du texte (e.g. Burgevin 2010, Langry-François, Choquenet 2012) et/ou une cartographie restituant les observations de terrain (e.g. Verbrugghe 1996, Deborde 2005). En somme, la donnée sédimentaire n’étant pas présentée de façon homogène, elle est difficilement exploitable en l’état. Généralement, de nombreuses structures archéologiques excavées sont observées dans les secteurs où le gravier calcaire apparaît directement ou quasi-directement sous l’horizon de labours. Lorsque ce gravier apparaît plus profondément, cela tend à suggérer la présence d’un paléochenal.
Sur la base de ces constations, l’ensemble des données sédimentaires comprises dans les rapports de diagnostic a été reprise pour alimenter un SIG sous Qgis©. Dans ce premier essai de synthèse, nous avons créé un fichier de forme comprenant l’ensemble des sondages archéologiques réalisés. La table attributaire de ce fichier de forme comprend en plus des champs permettant d’identifier le sondage (e.g. commune, année, responsable d’opération, numéro du sondage) un champ comprenant l’information relative à la profondeur d’apparition des graviers calcaires codé en 0 pour les secteurs à graviers sub-affleurant (i.e. directement ou quasi-directement sous l’horizon de labours) et en 1 pour ceux à graviers profonds (i.e. épaisse séquence sablo-limono-argilo-tourbeuse).
Bibliographie
- BOCQUILLON (H.). — Un paléochenal et son environnement du Néolithique à l’époque romaine : Périgny-la-Rose, Aube, « Pampleine » : rapport de fouilles. Metz : Inrap GEN, 2013. 274 p.
- BURGEVIN (A.). — Périgny-la-Rose, Villeneuse-au-Châtelot (Aube), « La Pièce Fresnoy, Le Breuil, Le Pré Cornu, Le Pré Chevalier » : Une occupation diachronique en milieu palustre : rapport de diagnostic. Metz : Inrap GEN, 2010. 215 p. URL : http://dolia.inrap.fr/flora/ark:/12345/0112705
- DEBORDE (G.). — Périgny-la-Rose (Aube) « Pampleine » : rapport de diagnostic. Metz : Inrap GEN, 2005. 41 p. URL : http://dolia.inrap.fr/flora/ark:/12345/013830
- GOGUEL (J.), BARTHÉLÉMY (R.), LACOT (R.). — Feuille Romilly-sur-Seine (261). Notice explicative. Orléans : BRGM, 1965. 1 vol., 8 p., 1 carte. (Carte géologique de la France (1/50 000)).
- GOGUEL (J.), LACOT (R.). — Feuille Provins (260). Notice explicative. Orléans : BRGM, 1967. 1 vol., 12 p., 1 carte. (Carte géologique de la France (1/50 000)).
- LANGRY-FRANÇOIS (F.), CHOQUENET (C.). — La Villeneuve-au-Châtelot, Aube, « Les Communes », « Les Grands Hauts du Frêne » : rapport de diagnostic. Metz : Inrap GEN, 2012. 263 p. URL : http://dolia.inrap.fr/flora/ark:/12345/0123786
- VERBRUGGHE (G.). — La Villeneuve-au-Châtelot (Aube), « les petits Hauts du Frêne » - Occupations protohistoriques: habitat de la fin de l’âge du Bronze et du deuxième âge du Fer : rapport de diagnostic. [Nancy] : Afan GE, 1996. 12 p.