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Subsistance, économie, commerce pendant l'Époque moderne
Entre le XVIe et la fin du XVIIIe siècle, les productions agricoles et artisanales se transforment. L’accroissement de la population et le développement du commerce avec les Indes, l’Afrique et l’Orient vont orienter la production vers de nouveaux marchés. Les mentalités issues des Lumières s’ouvrent à une vision capitaliste et aux prémices de la Révolution industrielle.
Durant cette période, comme de tout temps, l’alimentation quotidienne constitue la grande priorité de la majorité des hommes. L’imagerie des festins pantagruéliques s’inscrit dans une culture de la faim éteinte depuis peu. Si les élites mettent toujours en scène de fastueux banquets, leurs goûts évoluent vers des mets et des produits raffinés, notamment les primeurs, symbole d’un affranchissement des contraintes saisonnières. Cette abondance ostentatoire échappe toutefois au gaspillage, les restes étant revendus au petit peuple par les « regrattiers ».
Le pain forme toujours la base de l’alimentation des couches populaires, tandis que la production de viande est généralement destinée au marché urbain. De modestes potagers, pendants du jardin de plaisance des élites, permettent d’améliorer l’ordinaire et d’éviter les prélèvements. Autant de caractéristiques qui peuvent se lire dans les archives du sol lors des fouilles urbaines, et dans l’analyse des outils et ustensiles qu’on met au jour.
La production industrielle se caractérise par sa diversité et par son éclatement. Mais les demandes de l’État-nation naissant pour subvenir aux travaux d’envergure qu’il mène et aux besoins de ses armées exigent une augmentation et une régulation des moyens de production. Les premières manufactures royales du début du XVIIe siècle, où sont regroupés les artisans, deviennent bientôt le lieu même de fabrication des produits. L’archéologie des sites de production et l’étude des objets trouvés sur place ou sur les lieux de consommation, nous renseignent sur l’évolution des techniques et sur le commerce de marchandises. L’industrie adopte également des produits « exotiques » comme l’indigo ou le sucre, dont on retrouve l’empreinte dans le mobilier ou sur les sites archéologiques.
Vue d'une des embarcations à fond plat mise au jour sur les berges de la rive droite de la Saône, place Benoît-Crépu (Lyon), datées du milieu du IIe au début du IIIe siècles de notre ère et fouillées en 2002-2003.
© Loïc de Cargouët, Inrap