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Traitement des morts au Mésolithique
Les tombes du Mésolithique traduisent une grande diversité dans le traitement des défunts : inhumation individuelle ou collective, incinération, dispersion des ossements…
Limitées en France à moins d’une trentaine de sites il y a peu de temps encore, les découvertes de restes humains ont sensiblement augmenté grâce aux fouilles préventives.
Depuis, la multiplication des datations absolues (14C) sur des os humains découverts anciennement a permis de préciser leur appartenance.
Ainsi, certains restes humains attribués autrefois au Mésolithique sont aujourd’hui rattachés à d’autres périodes généralement plus récentes, tandis que des hommes réputés paléolithiques, comme celui de Combe-Capelle (Dordogne), sont désormais reliés au Mésolithique.
Paris « 62 rue Henry-Farman », locus 1 : mandibule humaine isolée du Mésolithique moyen (aux environs de 8500-7800 avant J.-C.).
© Denis Glicksman, Inrap
Les tombes révèlent une grande diversité dans les pratiques sépulcrales et le traitement des défunts. On trouve des sépultures isolées ou des nécropoles. Les tombes elles-mêmes recèlent un ou plusieurs individus, ensevelis simultanément ou de manière successive. Les défunts sont inhumés en décubitus dorsal ou assis, comme sur le site des Closeaux à Rueil-Malmaison. Les ossements peuvent faire l’objet de manipulations après la décomposition des parties molles. Cette réduction de sépulture permet de gagner de la place pour une nouvelle inhumation. À la Chaussée-Tirancourt (Somme), les principaux ossements ont été récupérés pour être ensevelis dans une petite fosse. Les dimensions très réduites de la fosse et l’absence des plus petits ossements montrent clairement qu’il ne s’agit pas du lieu initial du dépôt : c’est donc une sépulture secondaire.
Les corps sont parfois incinérés ou simplement exposés au feu ; c’est le cas à Ruffey-sur-Seille (Jura). Mobilier, offrandes animales, parures et ocres y sont parfois associés.
D’autre part, il n’est pas rare que les restes humains soient dispersés. Si certains témoignent d’activités de boucherie, comme à Agris (Charente) ou à Noyen-sur-Seine, d’autres, dépourvus de traces, pourraient être issus de profanations volontaires ou involontaires.
Sépulture à incinération mise au jour sur un site de campement mésolithique de Ruffey-sur-Seille (Jura), 1994-1995.
Au dessus des ossements calcinés du défunt, rassemblés dans un récipient disparu ou une petite fosse, avait été déposée une petite boule d'ocre rouge, visible au centre de la photo.
© Isabelle Le Goff, Inrap