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1ère fouille préventive à Mayotte : La sucrerie du Domaine de Coconi, carrefour de Chiconi à Ouangani
Une équipe de l'Inrap intervient actuellement, sur prescription de l'État (direction des Affaires culturelles - Dac - Mayotte), sur l'ancienne usine sucrière du Domaine de Coconi à Ouangani. Il s'agit de la première fouille d'archéologie préventive à Mayotte.
Celle-ci fait suite à un diagnostic réalisé en 2013 par le service de l'Archéologie de la Dac océan Indien, qui a révélé les restes d'une petite sucrerie. Aujourd'hui, cette opération de fouille, sur 500 m2, est menée en amont des travaux de construction de la station d'épuration STEP Centre, sous la maîtrise d'ouvrage du Syndicat intercommunal d'eau et d'assainissement de Mayotte (SIEAM). Le site sera ouvert au public samedi 5 juillet 2014, de 9 h à 14 h.
Une première archéologique à Mayotte
L'ancienne sucrerie de Coconi
Les vestiges de l'ancienne sucrerie sont situés sur la commune d'Ouangani, aux limites de celles de Sada et Chiconi, sur la côte ouest de la Grande Terre de Mayotte.
Des bâtiments, réduits aux murs de soutènement pour partie effondrés, sont installés sur plusieurs terrasses, sans doute artificielles, entre la RN2 et la rivière Mro Oua Coconi. Des pièces de machines sont aussi éparpillées autour des ces vestiges : ces dernières correspondent à l'inventaire établi en 1873 après décès d'un dénommé Cadet pour le domaine de Coconi, un des petits établissements sucriers qui fonctionnèrent pendant la brève période industrielle de l'île, dans la seconde moitié du XIXe siècle, et dont l'histoire est moins documentée que les principaux domaines de la Grande Terre.
Premiers résultats
L'opération de fouille concerne principalement la zone de production, dont les vestiges sont les mieux conservés. Son but est de dégager, puis d'identifier les différentes parties de l'usine de manière à restituer la chaine de production. Le processus se compose de plusieurs étapes : la chaudière principale alimente le moteur à vapeur, qui permet le broyage par le moulin à cannes. Suivent alors différentes opérations qui utilisent des machines spécifiques : première décantation, évaporation, cuite et enfin raffinage. Le mode de construction associe matériaux importés (briques de Montoire, machines d'origine nantaise ou britannique...) et ressources locales (moellons basaltiques et chaux corallienne).
Les dix-sept usines sucrières de l'île sont le témoignage d'une époque industrielle, celle de la vapeur. Leur étude comparative constitue un champ d'études d'avenir sur le patrimoine technologique de Mayotte. Celui-ci, peut-être mieux connu, car ses vestiges sont encore lisibles dans le paysage mahorais, ne doit pas faire oublier les sites plus anciens.
Les premières traces d'occupation humaine remontant aux VIIIe-IXe siècles de notre ère, l'île présente un potentiel archéologique important que les fouilles préventives permettront sans doute dans l'avenir de mettre en lumière.
Journée portes ouvertes
Samedi 5 juillet 2014, de 9 h à 14 h.
Carrefour de Chiconi
97614 Ouangani.
Contact : Xavier Peixoto, Inrap
06 83 68 87 08.
Contrôle scientifique : Service de l'Archéologie de la Dac-océan Indien
Responsable scientifique : Xavier Peixoto, Inrap
Recherche archéologique : Inrap
Joëlle Sawané
Chargée de Développement culturel et de la Communication
Inrap, Direction interrégionale Grand Sud-Ouest
06 07 90 66 26 - joelle.sawane [at] inrap.fr
Mahaut Tyrrell
Chargée de communication médias
Inrap, service partenariats et relations médias
01 40 08 80 24 - mahaut.tyrrell [at] inrap.fr