À Annecy, Haute-Savoie, la construction d'un parking souterrain, au sud-est de l'agglomération antique, est à l'origine du diagnostic archéologique.

Dernière modification
10 mai 2016

Cinq sondages ont été implantés sous la forme de tranchées de 10 m de long pour 2 m de large. La surface ouverte est d'environ 136 m2 (16 %).

En aval du lac du même nom, Annecy est situé à mi-chemin entre Chambéry et Genève, au débouché d'une longue cluse ouverte entre les Bornes et les Bauges. Durant l'Antiquité, la ville est une agglomération secondaire dépendant de la cité de Vienne, capitale des Allobroges. Le vicus de Boutae occupe la partie méridionale de la plaine des Fins, à environ 1 km au nord du centre actuel d'Annecy. Le site gallo-romain s'inscrit dans un triangle évalué à 26 ha. Il est implanté sur un microrelief qui suffisait sans doute à protéger le bourg des désagréments inhérents à la proximité du lac d'une part, mais aussi du Thiou, son émissaire, et du Fier. Environ 1 km au sud-est du vicus, le portus, vraisemblablement associé à une agglomération portuaire implantée sur les rives du Thiou, assurait la liaison entre le bourg et le lac.

La parcelle étudiée comporte un bâtiment en U qui occupe la quasi-totalité du terrain. Il s'agit d'un immeuble abritant la CPAM, dont la construction, engagée en 1955, est à l'origine d'un décaissement important qui a détruit l'essentiel des couches archéologiques. De fait, la puissance stratigraphique du gisement est des plus limitées : entre le sommet du substrat et les remblais datés du XXe s., les vestiges antiques sont préservés ponctuellement, sur quelques centimètres seulement. À partir des murs mis au jour, il est possible d'envisager qu'un bâtiment se développait vers le nord. Les vestiges ne sont pas suffisants pour tenter une restitution ou même déterminer un mode de construction : pierres, architecture de terre sur solin... ? L'opération a mis en évidence l'existence d'une occupation datée du début de notre ère, dans un secteur encore mal connu du vicus. Les périodes chronologiques représentées à travers les assemblages céramiques sont La Tène finale, l'époque augustéenne et le IIe s. Aucun mobilier du Bas-Empire n'a été découvert dans le cadre de cette opération.

En dépit de données limitées, on peut constater que l'axe général, 65° ouest, correspond à l'orientation cardiale du vicus. Par ailleurs, l'implantation du bâtiment permet dans une certaine mesure de corroborer l'existence d'une rue dont le tracé hypothétique était proposé jusque-là à partir de nombreux puits alignés.