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Archéologie du bâti de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor à Nîmes (Gard)
Depuis le début de l’année 2022, une étude d’archéologie du bâti menée par l'Inrap est engagée sur le clocher et la façade occidentale de la cathédrale de Nîmes. Elle constitue une opportunité exceptionnelle d’approfondir nos connaissances de ce bâtiment emblématique de la ville de Nîmes, en étudiant de près ses élévations.
L'étude d’archéologie du bâti de la cathédrale de Nîmes a été commandée par la Direction régionale des Affaires Culturelles Occitanie, Conservation régionale des Monuments historiques, maître d’ouvrage, afin d’accompagner les travaux de restauration de cette partie de l’édifice
Une cathédrale au cœur de l’écusson médiéval
La cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor se situe dans le centre-ville médiéval de Nîmes, en forme d’écusson, cerné par la ligne de boulevards créés sur les fossés de l’enceinte urbaine. Elle est placée à environ 300 m au nord-est de l’amphithéâtre antique et à la même distance à l’ouest de la Maison Carrée. Si les formes de l’occupation de ce quartier durant l’Antiquité sont mal connues, la cathédrale primitive l’est tout autant, alors que la communauté chrétienne nîmoise est attestée dès la seconde moitié du IVe s. L’édifice conservé aujourd’hui est en partie celui du XIe s. Il a néanmoins subi de nombreuses réfections et reconstructions dès la fin du Moyen Âge, puis au cours des périodes moderne et contemporaine. Les travaux entrepris par l’architecte Henri Révoil, au XIXe s. ont en effet profondément modifié le monument. Depuis ces restaurations majeures, le massif occidental de la cathédrale n’a fait l’objet que de travaux ponctuels. Cette situation, comme l’état sanitaire du bâtiment, motivent aujourd’hui la réalisation de travaux de restauration et l’étude de cette partie de l’édifice. Les recherches portent sur les nombreux vestiges de l’histoire architecturale du monument, depuis la cathédrale romane, les adjonctions de l’époque gothique et moderne, la reconstruction du XVIIe s. à la suite des guerres de Religion, jusqu’aux travaux de l’époque contemporaine. Elles permettront de conserver et de mettre en valeur ces éléments durant la restauration de l’édifice.
Une première année d’étude consacrée à la partie supérieure du clocher
L’étude, qui suit l’avancement des travaux de restauration, a porté en 2022 sur la partie supérieure du clocher. Elle a notamment permis l’analyse des différentes parties de la construction, des traces d’outils sur les pierres ainsi que des marques lapidaires, telles les signes « + » et « Δ ». L’étude a également porté sur trois séries de fenêtres, exemples rares du style gothique flamboyant dans le Languedoc. Datées, par leur style et leur décor homogène, du XVe s. ou du début du XVIe s., avec ponctuellement des reprises, elles sont surmontées d’un gâble en accolade ainsi que de pinacles, et ornées de crochets à motifs floraux. Ces éléments sculptés dans un calcaire tendre de type « pierre de Beaucaire » sont très abîmés et font l’objet de réflexion sur la nature de la restauration.
Vue de détail d’une pierre située sur la façade occidentale portant l’inscription « Barboussa 1601 ».
© Odile Maufras, Inrap
Exemple de marque lapidaire.
© Odile Maufras, Inrap
L’étude de la partie inférieure du clocher et de la façade ouest est à venir…
En 2023 et 2024, l’étude archéologique se poursuivra par l’étude de la partie inférieure du clocher et la façade de l’église, datée en partie du XIe s. Elle est notamment décorée d’un fronton triangulaire et d’une très belle frise sculptée qui illustre différents épisodes de l’Ancien Testament.
Vue du clocher et de la façade de la cathédrale de Nîmes.
© Marie Rochette, Inrap
Contrôle scientifique : Jean-Yves Breuil (DAST Inrap) et Christophe Pellecuer (Service régional de l’archéologie)
Responsable scientifique : Marie Rochette, Inrap
Recherche archéologique : Inrap