Retrouvez les enregistrements des deux journées du colloque qui s'est tenu les 30 novembre et 1er décembre 2016 au Musée de l'Homme.

Dernière modification
10 janvier 2018

Comment et pourquoi un groupe humain, un clan, une tribu, un village, un État met-il en place une politique de santé et de soins ? 
Toutes les interventions seront disponibles en version sous-titrée.

Pour visionner les vidéos, cliquez sur les interventions.

Visuel colloque archeologie sante 2

Informations pratiques

Les 30 novembre et 1er décembre 2016.

Musée de l'Homme
Amphithéâtre Jean Rouch
17 Place du Trocadéro et du 11 Novembre
75116 Paris.

Picto handicap auditif

Les vidéos du colloque Archéologie de la santé – anthropologie du soin
sont sous-titrées en français. ​

Programme

L’Inrap et le Musée de l’Homme organisent un colloque intitulé « Archéologie de la santé - anthropologie du soin ». Comment et pourquoi un groupe humain, un clan, une tribu, un village, un État met-il en place une politique de santé et de soins ?

Au-delà de l’histoire de la médecine ou des épidémies, l’archéologie de la santé nous éclaire sur les sociétés du passé. La façon dont la santé est gérée par un groupe humain est éminemment culturelle : une même pathologie ne fait pas un même malade selon les époques et les latitudes. Ainsi convient-il de contextualiser le terme santé en l’accompagnant de celui de soin, afin d’appréhender de manière globale comment une société et des individus s’arment pour se protéger d’atteintes physiques et biologiques.

Accroissement de la population mondiale,  émergence de nouvelles maladies, inégalités dans l’accès aux soins : nombreux sont les enjeux actuels liés à la santé, mais qu’en a-t-il été hier?

Comment les sociétés du passé ont-elles géré, au cours de l’histoire et sur tous les continents, la santé, la maladie, le handicap, la malnutrition, l’épidémie ? L’archéologie, par son approche des cultures matérielles, apporte un éclairage particulier sur ces questions. En effet, les cas individuels renseignent sur les soins, alors que les études archéo-anthropologiques nous éclairent sur l’état sanitaire des populations. 

Mercredi 30 novembre

8h30 : 9h00 Allocutions

I - Modes de vies et transitions épidémiologiques 

13h00 : 14h00 Pause déjeuner

14h00 : 15h30 

15h30 : 16h30 

II - États sanitaires et sociétés 

Le corps humain enregistre de nombreuses informations sur nos conditions de vie et nos activités : régime alimentaire, activité professionnelle, environnement sanitaire, milieu naturel, degré d’accès au soin… sont autant de facteurs qui laissent des traces lisibles par l’archéo-anthropologue. L’archéologue, à partir des vestiges osseux notamment, peut ainsi reconstituer les habitudes alimentaires d’un individu ou d’un groupe, constater que des pré-Néanderthalien souffraient de maladies « professionnelles » du fait de la répétition de certains mouvements, que l’homme avait moins de caries avant l’apparition de l’agriculture du fait de son alimentation, distinguer, au sein d’un même cimetière, des groupes aisés de bonne santé, et d’autres, moins fortunés à l’accès aux soins plus aléatoire…en somme, reconstituer le mode de vie d’un individu , et faire revivre son environnement et son contexte social.

Cette session présente différents exemples de cette recherche qui peut s’intéresser à des échantillons d’origine socio-économique connue, s’aventurer sur des ensembles plus anciens au contexte écologique particulier, s’intéresser à une classe d’âge particulière, suivre une maladie infectieuse au cours du temps, englober une réflexion sur les hôpitaux ou les maladreries. 

JEUDI 1ER DECEMBRE

9h00 : 10h30

III - Guérir quelquefois, soulager souvent 

La pratique du soin est au centre de la relation maladies-sociétés. Elle est à l'origine de la thérapeutique et de la prévention. Cette préoccupation s'enracine dans le passé lointain de l'humanité, et sans doute au-delà : en effet, on sait que les grands primates font un  usage approprié de plantes médicinales, tout en sachant éviter certains poisons végétaux. Se soigner, puis soigner l’autre, est un phénomène qui se développe tout au long de l'évolution humaine, pour devenir un élément structurant des sociétés. Les réponses sociales à cette question se sont organisées en pratiques de soins : «  Il y a d’abord la parole, ensuite il y a l’herbe et ensuite il y a le bistouri » disait Averroès, l'une des grandes figures de la médecine médiévale arabo-musulmane, qui hiérarchisait ainsi psychothérapie, pharmacothérapie et chirurgie dans la pratique thérapeutique. Cette session met en perspective cette question du soin dans les sociétés, des origines jusqu'à la période moderne en montrant, au delà de la diversité des approches, la constance de cette préoccupation, sinon de guérir, du moins de soulager.

11h30 : 13h00 Reprise session 3

13h00 : 14h00 Pause déjeuner

14h00 : 15h30

IV - Handicaps et prise en charge 

Les données archéologiques et historiques permettent une approche qui dépasse l’anecdotique. Les soins apportés et l’inventions d’appareillages compensatoire ingénieux, sont autant d’indices tangibles d’une prise en charge de proximité, humaine et technique  et renseignent sur tous les hommes du passé, leurs valeurs et leurs comportements.

S’intéresser à la place du « corps différent », à celui que ses particularités physiques singularisent, a souvent été intégré à l’étude des pathologies. Au-delà de la recension des lésions, des affections, peut-on reconnaître le statut, le rôle, l’inclusion ou l’exclusion de « l’infirme » au sein de sa communauté ?

La session tentera de répondre à des interrogations fondamentales sur l’homme, sur tous les hommes du passé, leurs valeurs et leurs comportements, et fera immanquablement écho aux sujets de société contemporains qui font du handicap un véritable enjeu de civilisation.