Vous êtes ici
Des sites amérindiens identifiés à Sinnamary, en Guyane
A Sinnamary, Guyane, les différentes aires touchées par les travaux d’aménagement du projet Soyouz sont essentiellement sur des cordons prélittoraux, témoins d’anciens rivages de la côte, propices aux installations humaines.
Ces zones, peu connues jusqu’à présent, fournissent depuis 2002 un ensemble de données incontournables pour la compréhension des phases culturelles qui se sont succédé dans cette vaste région de contact et ceci, dès la période précolombienne.
L’opération de diagnostic a eu lieu sur une zone de 120 ha. Une prospection pédestre a permis d’identifier quelques indices confirmés par sondages mécaniques. Une autre zone, située dans l’emprise et vierge d’indices en surface, a aussi été sondée. Sa position, surélevée par rapport à la savane inondable, semblait propice à une installation anthropique. Les sondages ont été positifs.
Deux sites amérindiens très importants ont été mis au jour. L'un se trouve à proximité de la route d’accès aux zones d’exploitation de sable et de latérite. Il s’agit d’une vaste implantation amérindienne d’environ 4 ha (200 x 200 m), dans un contexte latéritique, ayant fourni une grande quantité de mobilier : poterie et matériel lithique taillé ou poli.
L'autre est implanté en sommet de cordon sableux sur la zone d’exploitation de la carrière. Invisible en surface, ce site a été découvert grâce aux sondages mécaniques. Il s’étend sur environ 6 ha. Il rassemble à la fois des sols anthropiques anciens (zones clairement identifiées comme ayant été des zones de circulation ou de dépôts), des poteries partielles ou complètes déposées à même le sol et témoin direct de l’occupation amérindienne, des fragments de haches polies et dans une aire bien délimitée du site, du matériel de « contact », à savoir une pipe en terre dite aussi pipe d’esclave africain et une lame métallique en très mauvais état de conservation témoignant elle aussi de contacts entre les habitants de ce site et des populations extérieures aux premiers temps de la colonisation.
Ce type d’implantation est fort mal connu et la bonne conservation des différents témoins, mis au jour durant le diagnostic, en fait un site majeur.