Des vestiges préhistoriques et médiévaux à Lagny-le-Sec (Oise)

Un atelier de débitage de silex

La fouille a révélé trois zones de taille de silex datées d’il y a près de 12 000 ans. Il s’agit des derniers témoignages des chasseurs-cueilleurs du Paléolithique supérieur dans la région. Les trois zones recèlent de nombreux débris rejetés lors de la taille d’un ou plusieurs blocs de silex. L’objectif était, pour les Paléolithiques, de produire de grandes lames tranchantes, la plupart emportées lors du départ du groupe. Les techniques de taille mises en œuvre sont très élaborées et montrent l’habileté des tailleurs de l’époque : certaines lames dépassent 20 cm de longueur. Les sites de cette période sont rares dans le Nord de la France. Il s’agit souvent de sites de taille de silex, comme ici à Lagny-le-Sec, qui se trouvent près d’un gisement de matière première. En revanche, les habitats de ces tailleurs de silex ne sont jusqu’alors pas documentés.

Décapage de la zone de fouille.

© Karin Libert, Inrap

Atelier de taille de silex du Paléolithique.

© Clément Paris, Inrap

 Fouille d’un amas de silex.

© Clément Paris, Inrap

Le chemin dit « de Longperier »

Le tracé d’un ancien chemin, désigné sous le nom de « chemin de Longperier » a été partiellement dégagé lors de la fouille. Prenant la forme d’une voie de 12 m de large, en terre battue et bordée de fossés, il traversait le parc de l’ancien domaine du château de Longperier, en le reliant à la route de Paris. Ce chemin a traversé les siècles : il apparait sur les plans de propriété de l’ancienne Commanderie du XIII^e, sur les plans d’Intendance de 1783 et semble avoir été utilisé jusqu’au début du XX^e siècle. Il a ensuite été remblayé et intégré aux zones cultivées. Les archéologues étudient les deux derniers états de ce chemin, dont le tracé a pu évoluer au cours du temps.

Coupe transversale de la voie.

© Karin Libert, Inrap

Un habitat enclos de la fin de l’époque carolingienne

Les investigations ont permis de révéler l’angle nord-ouest d’une occupation probablement domestique entourée par un enclos, datant de la seconde moitié du Xe et du XIe siècle. Cet habitat pourrait être relié aux origines du bourg de Lagny-le-Sec. Il regroupe les vestiges d’un enclos de forme rectangulaire entouré de fossés, probablement bordés par une palissade. Au centre de cet enclos, sont implantés plusieurs bâtiments sur poteaux, accompagnés de greniers et de structures d’ensilage, de fosses, de puits et probablement d’un four domestique. Le mobilier découvert correspond également à la sphère domestique : de la céramique culinaire ou destinée au service, ainsi que des objets de la vie quotidienne ont été mis au jour.

Vue aérienne de l’habitat médiéval.

© Jérôme Féru, Inrap

Portes ouvertes

Les archéologues accueilleront le public samedi 15 juin 2024 dans le cadre des Journées européennes de l’archéologie.
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