Hospice de Bellevaux, place Bacchus

Les sondages d'évaluation réalisés en décembre 1993 et février 1994 avaient révélé la présence d'un important potentiel archéologique d'époque romaine, ainsi que des niveaux d'époque moderne.

Le site est localisé à l'extérieur du méandre du Doubs, qui limite traditionnellement l'extension de la ville gauloise puis romaine, le long de l'actuelle rue Battant dont le tracé pourrait remonter à l'époque romaine. Il est situé à proximité immédiate de l'hospice départemental de Bellevaux, lointain héritier d'une maison de ville construite à cet emplacement par l'abbaye de Cirey-lès-Bellevaux au XII^e siècle. C'est également dans cette partie de la rive droite que se développe un des quartiers de la ville médiévale.

Vue d'une cave médiévale située à l'arrière d'une maison qui bordait la place Bacchus.
Une fosse maçonnée quadrangulaire et un puits y sont aménagés. On distingue un fragment de colonne antique réemployé dans le parement du puits, contre le mur de la cave.

© S. Cantrelle, Inrap

Manche de couteau ( ?) en os.
Dessin Jean Gelot, Afan

© Inrap

L'occupation la plus ancienne du site est attestée par un ensemble de fosses, dont certaines, qui présentent des parois rubéfiées, étaient probablement des fours à chaux. Elles sont datées par le carbone 14 entre 135 avant notre ère et 14 de notre ère. L'urbanisation antique commence dans la première moitié du I^er siècle et s'intensifie jusqu'à la fin du III^e siècle. Le site est occupé dès l'époque tibérienne (premier tiers du I^er siècle) par plusieurs constructions : un bâtiment aux murs maçonnés en bordure de la rue Battant, ainsi qu'une construction plus légère en contrebas. Les murs, dont les pierres sont liées à la terre, constituaient sans doute des solins supportant une élévation en bois et terre ; les sols étaient en terre battue. Au milieu du I^er siècle, un vaste bâtiment est implanté puis s'agrandit en direction du sud-est en nivelant progressivement la pente naturelle par des apports de remblais successifs. À la fin du II^e siècle, un mortier de chaux recouvre à la fois les murs et les sols en terre de ce bâtiment. Aucune trace d'occupation n'est perceptible après le III^e siècle.

Une nouvelle urbanisation, caractérisée par des maisons édifiées sur caves et disposant d'espaces extérieurs en arrière, est établie à partir des XIII^e-XIV^e siècles en bordure de la rue Battant. De nombreuses fosses maçonnées et des puits témoignent de l'occupation continue de ce secteur entre les XIII^e-XIV^e siècles et le XIX^e siècle.