Fille aînée de Cluny au Moyen Âge, l'abbaye de La Charité-sur-Loire, dont l'église prieurale Notre-Dame est inscrite aujourd'hui au patrimoine mondial de l'Unesco, vient d'être l'objet de fouilles archéologiques.

Dernière modification
30 septembre 2016

Archéologues et anthropologues ont exploré une galerie monumentale du XIIIe siècle qui relie l'édifice majeur : l'église Notre-Dame à l'église annexe : Saint-Laurent. Sur près de 35 m de galerie, plus d'une centaine de tombes médiévales ont été mises au jour. Plusieurs niveaux d'inhumation sont reconnus à l'intérieur de cette galerie, non sans provoquer d'importants recoupements ou superpositions de sépultures. Ces très nombreuses inhumations confirment que l'église Saint-Laurent avait pour vocation la célébration des défunts.

Des tombes rupestres inédites

La majorité des sépultures est antérieure au XIIIe siècle et enrichit considérablement l'étude des pratiques funéraires, notamment en milieu monastique. Inédites en Bourgogne, des tombes rupestres - taillées dans la roche - épousent la forme du corps et ménagent une logette pour la tête. L'absence de mobilier accompagnant les défunts témoigne de l'austérité et de l'anonymat jusque dans l'au-delà. Une seule tombe monumentale est accolée au mur de la nef : un coffre en pierre naviforme qui présente un rétrécissement pour le calage de la tête. Il s'agit probablement là d'un personnage plus important, situé au plus près de l'église ; cet emplacement a valeur de symbole, comme l'atteste la concentration d'inhumations pratiquées tout autour.
Dans une de ces sépultures, une mesure prophylactique a été reconnue : un dépôt de chaux sur un corps recouvert ensuite de braises. Cette double précaution ne doit pas nous faire oublier les épidémies si fréquentes durant le Moyen Âge.

La Charité-sur-Loire, du XIe au XXIe siècles

Entre Bourgogne et Berry, au carrefour de la Loire et du chemin de Vézelay à Saint-Jacques-de-Compostelle, La Charité-sur-Loire s'est développée autour du prieuré bâti par les moines de Cluny. Ce prieuré bénédictin devient rapidement l'un des plus beaux, des plus riches et des plus renommés d'Europe. Consacré par le pape Pascal II en 1107, il compte près de 400 dépendances dans tout le monde chrétien jusqu'aux portes de la Terre Sainte à Constantinople. L'église Notre-Dame, la plus grande d'Europe après celle de l'abbaye de Cluny, est édifiée à partir du XIe siècle.
Entre Bourgogne et Berry, au carrefour de la Loire et du chemin de Vézelay à Saint-Jacques-de-Compostelle, La Charité-sur-Loire s'est développée autour du prieuré bâti par les moines de Cluny. Ce prieuré bénédictin devient rapidement l'un des plus beaux, des plus riches et des plus renommés d'Europe. Consacré par le pape Pascal II en 1107, il compte près de 400 dépendances dans tout le monde chrétien jusqu'aux portes de la Terre Sainte à Constantinople. L'église Notre-Dame, la plus grande d'Europe après celle de l'abbaye de Cluny, est édifiée à partir du XIe siècle.
Alors qu'un projet de route doit couper l'église en deux, Prosper Mérimée, sauve cet édifice majeur de l'art roman en l'inscrivant aux Monuments historiques en 1840. Il est aujourd'hui classé patrimoine mondial de l'Unesco. Depuis vingt-cinq ans, ces édifices religieux sont l'objet de recherches archéologiques.
Archéologue responsable d'opération : David Billoin (Inrap)
Contrôle scientifique : Drac/ service régional de l'Archéologie de Bourgogne
Aménageur : Drac/ service régional de l'Archéologie de Bourgogne
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