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La mosquée ancienne de Tsingoni (Mayotte)
Classée au titre des monuments historiques en 2015, la mosquée ancienne de Tsingoni fait l'objet d'une analyse archéologique du bâti par l'Inrap en vue de déterminer les différentes phases de construction de l'édifice depuis les XIIIe-XIVe siècles.
Classée au titre des monuments historiques en 2015, la mosquée ancienne de Tsingoni fait partie intégrante du patrimoine mahorais. Capitale du sultanat de Mayotte, la ville connaît un essor considérable à partir du XVIe siècle. Son histoire récente est illustrée, dans les sources écrites, par les récits de voyageurs qui ont accosté sur l’île au cours des XIXe et XXe siècles. C’est dans le cadre des travaux de restauration entrepris sur la mosquée ancienne, sous la maîtrise d’ouvrage de la mairie de Tsingoni, qu’un diagnostic, prescrit par le préfet de Mayotte, a été réalisé par l’Inrap en 2016. Les résultats ont mis en avant différentes phases de construction de l’édifice. Les vestiges découverts se sont révélés aussi riches et denses que le laissait présager le statut de capitale du sultanat au XVIe siècle. Ainsi, une occupation est identifiée dès les XIIIe et XIVe siècles avec des traces d’habitats et la présence d’une mosquée primitive en pierre. Ce premier édifice subit de nombreux remaniements dans les siècles qui suivent.
Plan de la mosquée et de ses abords.
© Plan d’après l’étude de diagnostic, Atelier Prévost, mars 2016. Phasage M Pauly, 200
Modèle 3D de la mosquée ancienne réalisé lors du diagnostic archéologique en 2016. Ce travail servira de base de travail pour l’étude du bâti lors de la fouille archéologique.
© 1. Axel Daussy, Inrap 2016
Photogrammétrie des mausolées shiraziens.
© 1. Axel Daussy, Inrap 2016
Un édifice emblématique du patrimoine mahorais
Une fouille archéologique pour témoigner de l’évolution de la mosquée
Afin de compléter et d’enrichir les données collectées lors du diagnostic, une fouille archéologique est menée, à la mosquée ancienne de Tsingoni, par sept archéologues de l’Inrap et une restauratrice, pour l’analyse des couches picturales, du 3 juillet au 31 août 2023. Le projet porte sur les vestiges bâtis, à l’aide notamment des techniques de l’archéologie du bâti et sur les vestiges enfouis, au moyen de l’archéologie sédimentaire. L’objectif de cette intervention est de comprendre la genèse et l’évolution de ce bâtiment emblématique du patrimoine mahorais, tout en s’attachant à déterminer la succession des phases d’occupation et de construction.
Les archéologues travaillent sur les élévations de la mosquée pour comprendre les différentes phases d’aménagement et l’évolution de ce bâtiment au cours des siècles.
© Plan d’après l’étude de diagnostic, Atelier Prévost, mars 2016. Phasage M Pauly, 2009
Fouille sédimentaire et l’enregistrement des données de terrain. L’archéologie sédimentaire et l’archéologie du bâti sont complémentaires.
© Axel Daussy, Inrap 2016
Le mihrab réalisé en 1538.
© Anne Jegouzo, Inrap 2016
Le bâti témoin des occupations humaines
Née au milieu des années 1980, en même temps que le développement de l’archéologie préventive, l’analyse archéologique du bâti est une discipline scientifique qui a pour objet tous types de constructions, quels que soient leur période, leur fonction ou leur état de conservation. L’étude archéologique pratiquée sur ces vestiges (murs, fenêtres, enduits peints…) permet de comprendre l’évolution des modes de vie, des techniques de construction et des styles architecturaux en lien avec les évolutions sociales. L’analyse des constructions, témoins du passé, fait partie intégrante du domaine de l’archéologie et s’inscrit dans les recherches préventives.
Recherches archéologiques : Inrap
Prescription et contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie, DAC Mayotte
Responsable de recherches archéologiques : Justine Saadi, Inrap