Dans le cadre des aménagements du Grand Paris Express, une équipe d'archéologues de l'Inrap a fouillé, sur prescription de l’État (Drac Île-de-France), un vaste site à l’emplacement de la future gare de Vitry-sur-Seine sur la ligne 15 du métro. Des vestiges datés de l'Antiquité à la période contemporaine ont été mis au jour.

Dernière modification
09 janvier 2017

La fouille du Parc du Coteau à Vitry-sur-Seine est située en bordure de la RD 605, héritière de la voie romaine qui reliait Paris à Sens. La première construction est un édifice ostentatoire élevé au cours du Haut-Empire.

Une première occupation funéraire de l'Antiquité au haut Moyen Âge

À la fin du IIIe siècle ou au début du siècle suivant, un espace funéraire enclos de fossés est établi en périphérie de cet édifice, ce qui oriente l’interprétation au bénéfice d’un mausolée. La nécropole, organisée en petits groupes de tombes, est fréquentée jusqu’à la fin du haut Moyen Âge, probablement jusqu’au début du XIe siècle. Abandonnée dans un premier temps, la zone est réoccupée aux XIIe-XIIIe siècles par des carrières d’extraction de limon sableux, probablement à destination des tuileries installées de l’autre côté de la voie et dont la mémoire est conservée dans la toponymie. Certaines salles des carrières sont ensuite transformées en caves et ont conservé cette fonction jusqu’à nos jours.

Du bas Moyen Âge à nos jours : des activités nouvelles

À compter du XIVe siècle, des bâtiments, très mal conservés, attestent l’existence d’une ferme dont les activités sont difficiles à préciser. À partir du XVIIe siècle, une autre ferme avec un plan en U est édifiée. Il semble s’agir d’une pépinière, activité développée à Vitry-sur-Seine dans le cadre des nombreuses constructions de parcs et demeures en Île-de-France. La richesse des propriétaires s’illustre dans un original système d’alimentation en eau de la maison mettant en œuvre des éléments onéreux inventés par l’Académie royale des sciences lors de la construction du château de Versailles. Par la suite, la maison subira quelques transformations (reconstruction de son aile sud) et sera rachetée en 1892 par le docteur Désiré-Magloire Bourneville qui fondera l’année suivante le premier établissement médico-pédagogique en France.

Aménagement : Société du Grand Paris
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie, Drac Île-de-France
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Sébastien Poignant, Inrap