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Le Guéren
Une grande villa gallo-romaine à Conthil, Moselle.
Sur une proéminence dominant la vallée de la Petite Seille, le site du Guéren, à Conthil, a livré les vestiges de la pars urbana (partie résidentielle) d'une grande villa gallo-romaine (Ier-IIIe siècle). Organisée autour d'une cour centrale (sans doute un péristyle délimité par des galeries), la villa était dotée de thermes. À l'époque mérovingienne (VIIe-VIIIe siècle), le site a été investi par une petite nécropole.
Elle permet d'observer le plan de la villa du Ier-IIIe siècle.
Le Guéren, Conthil (Moselle), 2009.
Le Guéren, Conthil (Moselle), 2009.
Le Guéren, Conthil (Moselle), 2008.
Le Guéren, Conthil (Moselle), 2009.
Le Guéren, Conthil (Moselle), 2009.
Le Guéren, Conthil (Moselle), 2009.
Le Guéren, Conthil (Moselle), 2009.
Grandes dimensions
Occupée de la deuxième moitié du Ier siècle jusqu'au début du IIIe siècle de notre ère, la pars urbana de la villa devait couvrir entre 1,5 ha et 3 ha. L'opération archéologique, d'une superficie de plus de 9 500 m2, n'a pas permis d'en cerner toute l'étendue.
Quant à la pars rustica (partie à vocation agricole), située en dehors de l'emprise de la fouille, une prospection archéo-magnétique a permis d'en détecter plusieurs bâtiments s'organisant autour d'une grande cour fermée.
Les dimensions de cette villa permettent de la placer au rang des établissements de taille moyenne à grande, comme il en existait beaucoup dans la vallée de la Seille.
La résidence
La partie résidentielle de la villa s'organise autour d'une cour délimitée par des galeries, dont trois ont en partie été révélées. L'une d'elles était aménagée au-dessus d'une pièce excavée. La cour comportait un escalier menant à la galerie sud-ouest et un bassin en liaison avec une fontaine. De cette dernière, il ne reste que de puissantes fondations constituées de gros blocs de grès jaune disposés de part et d'autre d'un tuyau de plomb relié à une canalisation en bois.
Les thermes
Séparée de la partie résidentielle par un grand espace délimité par des murs, la partie thermale se développe dans le secteur nord-ouest de la villa. Les vestiges, très érodés, ne permettent pas de déterminer la fonction des différentes pièces.
Le pédiluve
Parmi les vestiges les mieux conservés, on compte un bassin destiné au soin des pieds des animaux. D'un diamètre de 6,50 m et d'un peu moins d'un mètre de profondeur, il était pourvu d'une rampe d'accès en pente douce et d'un important dispositif de décantation des eaux boueuses. L'évacuation se faisait vers l'est grâce à un canal de 27 m de long. Plusieurs traces de poteaux implantés sur le pourtour du bassin indiquent une clôture, probablement destinée à éviter la chute des animaux.
Abandon
Quelques tessons de céramique témoignent d'une discrète occupation des lieux au IVe siècle, mais aucun aménagement n'a été décelé. La pars urbana de la villa semble donc abandonnée au plus tard après le IVe siècle.
La nécropole mérovingienne
Dans le courant du VIIe siècle, la partie thermale de la villa est réutilisée pour accueillir une petite nécropole rurale, en fonctionnement jusqu'à la fin du VIIIe siècle. Seules cinq sépultures en position primaire ont été mises au jour, mais l'étude des ossements épars a montré qu'au moins six autres individus avaient été inhumés dans le même secteur. Il est possible que seule une partie du cimetière ait été dégagée.
L'implantation, au haut Moyen Âge, d'une aire funéraire au milieu des vestiges d'une villa gallo-romaine est un phénomène relativement répandu. Implantées soit dans d'anciennes pièces des thermes, soit sur des arases de mur, les tombes utilisent en outre des blocs calcaires pour maintenir des planches de coffrage ou pour servir de coussin funéraire (posé sous la tête des défunts).
Des inhumations dépouillées
Les défunts ont été déposés, à même le sol, dans un coffrage de bois sans fond aménagé à l'intérieur d'une fosse et recouvert de planches. Ils étaient probablement habillés, mais aucun mobilier ne les accompagnait. Ce type de sépulture relativement fruste est caractéristique du monde des morts à cette période. Cela suggère, enfin, que les individus inhumés étaient probablement des paysans.