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Le Haut du Bois de Pique
A Moyencourt, Somme, un diagnostic archéologique a été mené à Moyencourt en avril-mai 2009, sous la direction de Jean-David Desforges.
Le site était implanté sur le versant d'un talweg colmaté, en contrebas d'un dôme limoneux très bien marqué, formant un point remarquable dans le paysage. Il se trouve à la croisée de plusieurs chemins et routes vicinales, probables témoins fossiles de la trame viaire du Moyen Âge, voire de l'Antiquité.
Un site cultuel atypique à Moyencourt (Somme)
Le site protohistorique et antique de Moyencourt se structure à l'intérieur d'un enclos trapézoïdal, autour duquel gravitent des chemins et un couloir d'accès ou de circulation. Cette zone de déplacement pourrait s'apparenter à un espace dédié à la circumambulation (fait de tourner autour d'un symbole religieux ou à l'intérieur de celui-ci).
Les deux fossés participants à l'entrée au sud-est débouchent sur les restes d'un aménagement de type porche, dont ne sont conservés que les poteaux fichés dans des massifs calcaires assez dégradés. Peu après avoir franchi le seuil de l'enclos, on trouve les vestiges d'une fondation massive en craie d'un édifice turriforme, peut-être une pile funéraire, un autel ou un podium.
Au centre de l'enclos, un puits a été exploré, livrant de nombreux éléments en bois : des bardeaux (petits éléments en bois servant à protéger des intempéries les toitures et façades), des seaux ainsi que des restes d'animaux parmi lesquels dominent le porc et des morceaux sélectionnés de boeuf. On note la présence d'éléments architecturaux, tegulae (tuiles romaines plates) moellons de craie et quelques fragments d'enduits peints. Le puits devait avoir un rôle prépondérant dans le déroulement des activités du sanctuaire.
Celles-ci peuvent également être éclairées par la découverte d'un fragment de tablette à écrire en bois, témoin discret de probables offrandes faite à un dieu en demande d'une grâce ou en remerciement d'une grâce obtenue (ex-voto). Plus de deux cents monnaies romaines se trouvaient à l'intérieur de l'enclos central corroborant la vocation cultuelle du site. En effet, à l'époque antique, les monnaies étaient soit déposées soit jetées dans les sanctuaires en offrande aux divinités (stips).
Le site de Moyencourt s'apparente donc à un petit sanctuaire fréquenté pendant une grande partie de la période gallo-romaine, bien qu'une origine gauloise ne doive pas être écartée, du fait de la présence d'armes (épées, fourreaux et fragment de lance) portant des traces de mutilation, ainsi que plus de 500 rouelles en plomb.