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Quand Néandertal faisait halte à Tourville-la-Rivière
Une équipe d'archéologues de l'Inrap fouille actuellement un site préhistorique et paléontologique vieux de 200 000 ans à Tourville-la-Rivière (Seine-Maritime).
Situé dans un des nombreux méandres de la vallée de la Seine, à 14 km au sud de Rouen, le site est implanté dans une carrière de sables et de graviers. Cette fouille extensive renoue avec une longue tradition de recherches paléontologiques et préhistoriques menées au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle dans les carrières du Nord de la France (par Jacques Boucher-de-Perthes, l'abbé Breuil, François Bordes...).
Sur les berges de la Seine
La fouille se focalise sur des nappes alluviales riches en vestiges et caractéristiques de la fin d'une période interglaciaire, datant d'environ 200 000 ans.
Dans ces niveaux, épais de 1,50 à 2 m, fouillés sur une surface d'un hectare, les préhistoriens mettent au jour des restes de faune et des silex taillés. Cet outillage en pierre, vieux d'environ 200 000 ans, correspond à la culture du Moustérien ancien dont l'artisan s'inscrit dans la lignée humaine néandertalienne : il s'agit de pré-Néandertaliens, ou Néandertaliens anciens (à relier aux fossiles humains de Biache-Saint-Vaast dans le Pas-de-Calais ou de la Chaise en Charente).
Une faune de climat tempéré
Cette accumulation résulte, pour une large part, de phénomènes naturels : des carcasses animales, entières ou partielles, toutes espèces confondues, charriées par la Seine, viennent se déposer sur les berges ou sur des bancs de sable au pied d'une falaise crayeuse.
Les archéologues savent que les vestiges de faune ont été rapidement recouverts par les alluvions. Ce processus est notamment perceptible au travers de la bonne préservation des bois de cerf, particulièrement vulnérables lorsqu'ils séjournent trop longtemps à l'air libre.
Des outils particulièrement élaborés, remarquablement performants
L'industrie en silex apparaît tout à fait efficiente pour répondre à des besoins immédiats et spécifiques. Les éclats et lames Levallois, particulièrement élaborés sur le plan technique et remarquablement performants d'un point de vue fonctionnel, sont des instruments tout désignés pour agir dans le cadre de prélèvements de matières animales (viande, tendons, peaux...) réalisés sur la faune déposée naturellement sur les berges de la Seine.
Sans remettre en question leurs formidables talents de chasseurs et sans utiliser le terme de charognage (devant être réservé à la sphère animale), il est clair que les populations pré-Néandertaliennes ont adopté des comportements de subsistance qui impliquent la mise en oeuvre d'une stratégie technique et économique adéquate.
À Tourville-la-Rivière, les pré-Néandertaliens semblent avoir occupé les lieux dans le cadre de haltes de courtes durées. En ce sens, le site de ne correspond pas à un lieu d'implantation durable (habitat) pour ces populations. La faible quantité d'outils en silex, ou encore la faible extension spatiale des aires de production, dénote le caractère fugace des occupations humaines.
Des activités de subsistance complémentaires de la chasse
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