Vous êtes ici

Un atelier de potier gaulois à Blais, en Ille-et-Vilaine

A Bais, Ille-et-Vilaine, sur une superficie totale de 2,7 hectares de projet, la fouille de 2,2 hectares a révélé la présence d'un atelier de potiers dont les productions commencent à La Tène finale et se poursuivent jusqu'au début de la période gallo-romaine.

Chronique de site

Carrière des Vallons, Étang de Daniel - ensemble 1 à Bais (Ille-et-Vilaine)

Date de publication

06 mars 2014

Dernière modification

14 janvier 2019

L'occupation gauloise se compose de deux gros enclos emboités de plus de 100 m de côté se développant vers l'est hors de l'emprise de fouille. Ils enserrent d'autres petits enclos quadrangulaires pouvant limiter des activités artisanales ou des zones d'habitat. Sur l'enclos externe vient se greffer un enclos quadrangulaire antique de 60 m de longueur sur 45 m de largeur auquel est associé un parcellaire et quelques bâtiments sur poteaux et tranchées.

Télécharger le plan du site (pdf, 587 Ko)

Carrière des Vallons, Étang de Daniel - ensemble 1

Four à barres gaulois : reconstitution d'un four à barres gaulois destiné à la cuisson de poteries, d'après les vestiges découverts sur la fouille de Bais/Louvigné-de-Bais (carrière des Vallons, 2013). Un vase en céramique posé à l'envers, au centre du four, supportait des barres en argile disposées en rayon. Les poteries à cuire étaient posées sur la sole formée par les barres. En bas à droite : vue du dessus.

Traces au sol d'un bâtiment gallo-romain construit sur poteaux et tranchées.

Vue d'un four à barres de potier, implanté dans un fossé gaulois. On devine à par endroits les barres d'argiles disposées en rayons.

Vue zénitale d'un four à barres de potier, d'environ 1 mètre de diamètre.

Coupe dans l'un des grands fossés d'enclos gaulois contenant les fours de potiers, d'une profondeur de près de 2 mètres. Les couches cendreuses correspondent probablement à des couches de rejets des fours.

Vue aérienne du site de fouille de Bais et son implantation dans la carrière des Vallons.

Vue depuis l'angle nord-est d'un fanum gallo-romain.

Empilement de fragments de céramiques correspondant à des ratés de cuisson concentrés dans une extrémité de fossé.

Vue zénitale d'un four à barres gaulois complet. L'alimentation s'effectuait par deux alendiers situés de part et d'autre du four.

Four-gros-plan : gros plan sur la céramique inversée située au centre du four, qui servait de support aux barres d'argiles.

Four à barres gaulois et sa fosse de travail vue en coupe (à droite sur la photo).

Prélèvements en cours sur l'un des fours à barre gaulois pour des analyses de paléo-archéomagnétisme par Philippe Lanos et son équipe de Géosciences-Rennes UMR 6118.

Relevé d'un four.

Barres d'argiles provenant des fours de potiers où elles sont disposées en rayons.

Exemple de raté de cuisson issu des fours.

Amoncellement de ratés de cuisson en céramique d'époque gallo-romaine.

Le fanum

À la jonction de ces deux ensembles chronologiques, un fanum a été mis au jour. De plan carré, il fait 10 m de côté pour la galerie et 4 m pour la cella. Seules les fondations en pierre sont conservées.

Les fours de potiers

Deux restes de fours de potiers de La Tène finale ont été exhumés dans le comblement supérieur de l'un des fossés d'enclos. Ce sont à ce jour les premiers trouvés en Bretagne. Il s'agit de fours à barres ayant produit (d'après les ratés de cuisson) de gros vases de stockage et des formes ouvertes. De forme circulaire, de plus d'un mètre de diamètre, ces fours sont constitués d'un pilier central recevant les barres de terre cuite. Ils sont accompagnés de chaque côté de fosses de travail. Ayant constaté que les rejets de ratés de cuisson et les rejets de barres se trouvaient à proximité des fours, il est possible des déduire des concentrations de mobiliers que d'autres fours n'ont pas encore été découverts. La fouille semble avoir livré les restes d'au moins cinq fours, dont deux se rapportant au début de la période gallo-romaine.

L'activité potière

Ces fours sont accompagnés de nombreuses fosses ovalaires ou en cupule pouvant correspondre à différentes phases d'une chaîne opératoire, de la décantation de l'argile jusqu'à la fabrication des vases. C'est peut être à cette même activité qu'il faut associer le matériel de mouture retrouvé en rejet dans les fosses, à la fois pour le concassage du dégraissant et comme élément de tour de potier. Une fosse a également livré une très grande quantité de ratés de cuissons du I^er siècle de notre ère confirmant la pérennité de l'activité. De plus des éléments de tuiles gallo-romaines fortement déformés et soudés semblent indiquer la proximité de fours de tuiliers.

La découverte de ces fours, inédite en Bretagne, va permettre d'enrichir nos connaissance régionales sur ce type d'activité et apporter un référentiel pour l'étude typo-chronologique des céramiques de cette période dans le bassin rennais.