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2, rue Péclet
A Besançon, Doubs, les sondages, ouverts sur deux terrasses superposées, ont été réalisés préalablement à la construction d'un nouvel accès carrossable aux bâtiments de l'Hôtel de Région.
Implantés à une quinzaine de mètres l'un de l'autre et sur un dénivelé actuel d'environ 3 m, les deux sondages présentent chacun des données différentes mais non contradictoires. En effet, si l'on enlève du sondage 2, l'épaisseur de 2,30 m correspondant à la première phase d'apport massif de remblais, daté du XVIIIe-XIXe siècle, on retrouve une configuration assez plane ou en faible pente du terrain initial, à la même altitude moyenne que dans le sondage 1.
Autrement dit, la configuration actuelle de ce secteur a considérablement changé récemment, une surélévation conséquente ayant vraisemblablement été effectuée lors de la construction des immeubles abritant de l'Hôtel de Région de Franche-Comté.
Aucun vestige de construction antique ou médiéval n'a été rencontré, l'occupation antique apparaissant généralement à une profondeur plus grande que celle des sondages. Seule la couche de terre brune apparue dans le fond du sondage 1 évoque, par sa texture et sa granulométrie, les terres dites « à jardins » qui couvrent habituellement le niveau d'abandon et de démolition de l'Antiquité. La présence, dans ce remblai, de céramique évoquant une possible occupation au haut Moyen Âge est suffisamment rarissime pour être signalée. On constate en effet de façon récurrente à Besançon une interruption dans l'occupation entre la fin de l'Antiquité et les XIIe-XIIIe siècle, et les données permettant de combler ce hiatus sont extrêmement lacunaires. Ces indices plaidant en faveur d'une occupation du haut Moyen Âge ne sont cependant pas étonnants, puisque l'on se situe tout près du probable castrum du Bas-Empire dans lequel la ville se serait repliée tout au long du haut Moyen Âge, à proximité du groupe cathédral primitif.
Bien qu'inattendues, les deux tombes médiévales rencontrées offrent l'occasion de se pencher sur l'un des établissements hospitaliers peu connu de la ville, Sainte-Brigitte, fondé au XIe siècle. Une datation radiocarbone engagée sur la sépulture la plus profonde a précisé la période d'ensevelissement au XIIIe siècle.