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52-54 rue Cérès
À Reims, Marne, le chantier occupait l'emplacement présumé d'un arc antique transformé en porte de ville au Bas-Empire. Cet arc, connu sous le nom de Porte de Trèves, puis de Porte Châcre, occupait l'extrémité urbaine du decumanus, à l'est de la ville.
Cet arc antique aurait subsisté, après avoir été transformé en prison au Moyen Âge, jusqu'au XVIIIe siècle. À cette époque des vestiges architecturaux en auraient été repérés, et son architecture perçue comme semblable à celle de la Porte de Mars encore conservée. La porte était précédée du fossé, creusé plus à l'est, et englobée dans le rempart du Bas-Empire.
Haut-Empire
En fait, la fouille n'a pu mettre au jour que le fossé, retrouvé plus à l'ouest que prévu. L'arc antique, hors de l'emprise du chantier, est donc à rechercher plus à l'ouest également, vers l'intérieur de la ville. Les observations sur la topographie et la chronologie ont néanmoins apporté des informations précieuses malgré les nombreuses perturbations occasionnées par le creusement du fossé et par la construction des immeubles de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.
Cinq fosses, scellées par une rue antique et par des remblais de démolition, contenaient du mobilier du début de l'époque augustéenne. La chaussée du decumanus n'était pas comprise dans le périmètre fouillé, mais une rue perpendiculaire et passant devant l'arc a pu être étudiée en coupe. Six chaussées s'y succédaient sur une épaisseur de 1,40 mètres, depuis le début du Ier siècle jusqu'à l'édification du rempart au IVe siècle. Quelques murs antiques, épargnés par le creusement du fossé, indiquaient une occupation relativement dense du secteur au Haut-Empire.
Chapiteaux corinthiens en réemploi dans les fondations d'une chapelle datée du XVIIIe siècle.
Antiquité tardive
Le creusement du fossé d'enceinte date de l'Antiquité tardive, ainsi que la destruction et le nivellement des habitats antérieurs pour former le terre-plein entre le fossé et le rempart, comme sur le site de la Porte Bazée, antérieurement fouillé au sud de la ville. Le rempart doit donc se trouver à l'extérieur du chantier, à la hauteur de l'arc antique et s'écarter ainsi du tracé qu'on lui avait traditionnellement assigné et que l'on croyait se confondre avec celui de l'enceinte médiévale.
Époque médiévale
Les vestiges du Moyen Âge sont plus difficiles à cerner chronologiquement, et ce d'autant plus que les indications topographiques fournies par les textes sont assez imprécises. La démolition des maçonneries d'une cave moderne a fait apparaître une autre cave, plus ancienne, et un caveau, en deuxième niveau, qu'il serait tentant de rattacher à la construction de celliers sur l'emplacement de l'ancienne prison, peut-être d'origine carolingienne, si l'on en croit les sources.
Époque moderne
Les vestiges d'une chapelle, découverts à 0,20 mètres de profondeur, semblent dater du XVIIIe siècle, d'après un élément d'épitaphe en calcaire noir. Seule l'église Sainte-Marie-aux-Cachots, détruite à la fin du XVe siècle, est mentionnée dans les textes pour ce secteur. Il est possible de lui attribuer les éléments d'architecture utilisés en réemploi dans les fondations de la chapelle.