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Avenue du Thil
A Vayres, Gironde, sur une superficie d'environ 2 500 m², deux tranchées de diagnostic ont révélé une stratigraphie peu dilatée, dans les limons de débordement de la Dordogne, où s'inscrivent deux niveaux d'occupation attribués à la fin de l'époque gauloise.
Situé à proximité d'un centre potier important, ces découvertes ont été jugées suffisamment intéressantes pour justifier une fouille exhaustive de la surface concernée par le projet d'aménagement.
Le site se trouve au pied d'une basse terrasse alluviale, en marge de la plaine d'inondation actuelle. Un premier décapage a été réalisé jusqu'au niveau d'apparition de quelques structures, qui sont essentiellement des fossés, appartenant à des enclos ou à un parcellaire agricole. L'étroitesse de la superficie considérée ne permet pas de disposer du recul nécessaire pour interpréter correctement le plan de ces fossés qui traduisent cependant une implantation bien structurée et probablement assez vaste.
Les fossés sont creusés au détriment de limons de débordement, qui contiennent, sur une faible épaisseur, différents témoins mobiliers. Hormis une sépulture de bovidé, aucun des vestiges rencontrés ne se rattache à des structures. Il s'agit essentiellement de gros fragments de poteries, écrasés sur place, et disséminés sur la surface fouillée, dans l'axe d'un petit talweg qui draine le rebord de la terrasse alluviale. L'aspect de ces dépôts de céramiques laisse supposer qu'ils proviennent de l'érosion d'un habitat situé en contre-haut.
Les productions sont proches de celles qui ont été identifiées sur les ateliers de potiers du Château (fouille C. Sireix), et confirment l'existence de cet artisanat dès le début du Ier siècle avant J.-C. Les restes d'environ 400 récipients ont été reconnus, illustrant un faible nombre de types de formes. Beaucoup de profils complets et partiels permettront de caractériser cette production locale, réalisée à partir d'un matériau similaire (céramique dite « grise de Vayres »).
Bien que l'inventaire descriptif puisse être considéré comme abouti, un important travail de comparaisons et d'étude de la répartition régionale reste à faire pour tirer le meilleur parti de ces découvertes, dans l'objectif de mieux cerner l'importance des productions céramiques de Vayres, dans le tissus économique de la fin de l'époque gauloise en Aquitaine.