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Cami Salié
à Lescar (Pyrénées-Atlantiques), le projet de construction d'un échangeur sur l'autoroute A64 au niveau de Pau, qui permettra de rallier l'autoroute A65 en cours de construction, est à l'origine de cette intervention archéologique.
Le projet d'aménagement couvre une surface de 10,8 ha environ. La surface de l'emprise de fouille est de 2 500 m².
La fouille se situe sur la commune de Lescar, dans la plaine alluviale du Pont-Long où de nombreux tertres ont été recensés depuis le milieu du siècle dernier. Plusieurs structures de ce type ont été fouillées ces deux dernières années, dont certaines sur le tracé de l'A65. Il s'agit de tombes présumées.
La présente fouille entre dans le cadre d'une problématique globale concernant le mode de construction et l'utilisation des tertres de cette partie de l'Aquitaine. Un protocole d'approche archéologique commun à l'ensemble de ces vestiges a donc été mis en place.
Le tertre du Cami Salié présente un état de conservation moyen, les niveaux supérieurs ayant souffert des activités agricoles. Dans la topographie locale très plane, il se présente sous la forme d'une légère bosse d'une vingtaine de centimètres de hauteur. Il comporte une structure fossoyée de 13,50 m de diamètre environ.
La fouille a révélé la présence d'une structure sommitale ovale, de 1,60 m de longueur pour 1,25 m de largeur, constituée de galets de 10 à 30 cm de calibre. Celle-ci a été en partie démantelée. La fouille a pu néanmoins démontrer qu'elle était constituée au minimum de deux niveaux de galets. Une bûche carbonisée et des brandons de charbons de bois y étaient associés. En l'absence de mobilier archéologique, ceux-ci vont faire l'objet de datation C14 afin de situer chronologiquement la mise en place de l'empierrement. Aucune trace d'ossement n'a pu être identifiée. Des analyses chimiques, réalisées sur des prélèvements de sédiments, seront réalisées afin d'en déceler d'éventuelles traces.
Le fossé qui entoure le tertre est d'une lecture difficile, tant en plan qu'en coupe. Les bioturbations importantes uniformisent les sédiments et masquent les limites supérieures des vestiges. La lecture stratigraphique est plus aisée en partie basse, là où le fossé entre en contact avec l'une des couches du terrain naturel constituée de sédiment argileux jaune. Nous avons pu observer que le fossé est discontinu et se présente sous la forme de boudins curvilinéaires plus ou moins réguliers. La totalité de la structure a été fouillée et aucun aménagement interne n'a été observé. Le fossé a livré assez peu de mobilier. Celui-ci est exclusivement composé d'éléments lithiques, éclats de taille et outillage sur galets. Le mobilier céramique est rare (une trentaine de tessons) ; il est positionné en partie supérieure de la masse de sédiment qui constitue le tertre. Les éléments caractéristiques sont des fragments de bord appartenant à une même forme et un cordon incisé.
La datation de ce monument ne pourra être calée correctement que grâce aux datations C14 qui seront faites sur le fossé et la structure empierrée. En l'attente de ces résultats, la tranche chronologique retenue pour cette structure se situe entre la fin du Néolithique et le début de l'âge du Fer.