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Extraction et fabrication de meules gauloises à Chamant (Oise)

Préalablement à l’aménagement d’un lotissement par la société Flint Immobilier, les archéologues de l'Inrap étudient les vestiges de carrières de calcaire destinées au façonnage de meules à grain, un artisanat encore peu connu pour la fin de l’époque gauloise.

Chronique de site

Fouille de carrières de meules à Chamant

Date de publication

08 juin 2023

Dernière modification

03 juillet 2023

La carrière et les espaces de travail

Les artisans gaulois ont exploité, directement sous la surface du sol, des affleurements d’un calcaire dur dont ils ont extrait de larges blocs. Ils les ont façonnés en meules directement sur place. Des amoncellements circulaires de petits éclats de taille et de poussière blanche damée marquent leurs espaces de travail. Ces zones étaient protégées des intempéries par des abris construits. Une gestion organisée des déblais et des déchets de taille semble se dessiner au sein de la carrière.

Vue aérienne des deux espaces de fouille de Chamant.

Orthophotographie de la carrière de meules gauloises de Chamant.

Fouille de la carrière de Chamant.

Les moulins à meules de pierres

Le mobilier issu de la fouille est essentiellement composé d’ébauches et de ratés de taille de meules, abandonnés à différents stades de leur façonnage. À partir du second âge du Fer (des années -450 à -50), l’invention du moulin rotatif pour la transformation des céréales révolutionne un travail long et fastidieux. Ce nouveau moulin est composé de deux meules circulaires superposées, l’une fixe (la meta) sur laquelle tourne la seconde (le catillus). Le grain est ajouté par poignées dans un trou creusé au centre du catillus qui le guide entre les deux pierres. La meule tourne grâce à un manche de bois inséré dans son flanc. Les grains sont broyés, ressortant sous forme de gruau et de farine sur le pourtour.

Vue de détail dur les meules en cours de fouille à Chamant.

Dessin technique d’un moulin de Chamant.

Meule rotative, avec meta (partie inférieure fixe) et catillus (partie supérieure rotative).

Des méthodes archéologiques innovantes

L’ensemble de la carrière de Chamant fait l’objet d’un relevé photogrammétrique par drone. Pour comprendre la chaîne opératoire qui va de l’extraction des blocs à leur façonnage en meules, les archéologues procèdent à la fouille mécanique de la carrière afin de récolter un échantillon représentatif des déchets de taille. Une fouille manuelle permet ensuite de préciser l’emplacement des ateliers et l’organisation des postes de travail. Cette approche vise à reconstituer les gestes et les outils des artisans. Éclats et ratés de taille collectés lors de la fouille sont lavés à haute pression, enregistrés et étudiés sur place. Pour constituer un fond documentaire pérenne, les archéologues utilisent également la technique de la photogrammétrie d’objets qui permet d’enregistrer les vestiges en 3D et d’observer plus finement les marques d’outils.

Fouille de la carrière de Chamant.

Ensemble d’outils en attente d’étude à Chamant.

Prise de vue en 3D des ébauches de meules.

Les Journées européennes de l’Archéologie à Chamant

Dans le cadre des #JEArcheo, les archéologues proposent une porte-ouverte de la fouille :
Samedi 17 et dimanche 18 juin 2022, 10h-12h30 / 14h-17h30
Le vendredi est réservé aux visites des écoles. Des visites guidées de la fouille : Entrée gratuite – inscription conseillée sur journees-archeologie.eu
Durée : environ 30 min
Des animations pour petits et grands :
Accès libre - Démonstration de taille de pierre - Atelier Meules et moulins - Découvrir la 3D en archéologie - Atelier « Petit meunier » par l’équipe du Moulin Russon (uniquement le dimanche)

Aménagement : Flint Immobilier
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Hauts-de-France)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : François Malrain, Inrap

Introduction