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<i>Fanum Martis</i>, cité du Nord et ses cultes orientaux
Située entre les voies Bavay-Cambrai et Bavay-Tournai, à la frontière des territoires nervien et atrébate, la ville antique de Famars malgré ses 80 hectares de superficie n'est curieusement ni mentionnée sur la Table de Peutinger ni sur l'itinéraire d'Antonin. Toutefois Fanum Martis, son toponyme antique, laisse présupposer la présence d'un temple dédié à Mars, monument qui reste à découvrir. Cité de la Gaule Belgique, Famars fut aussi un important camp militaire romain (castrum) dont les murs sont encore visibles.
Dès 1639, des découvertes archéologiques y sont signalées et la ville antique est explorée en 1655. Au XIXe siècle, ses thermes et son aqueduc sont partiellement fouillés. Entre 1917 et 1918, les archéologues allemands G. Bersu et W. Unverzagt profitent de la présence des troupes germaniques pour entreprendre une étude de l'enceinte du castrum et des thermes de la cité. Depuis l'après-guerre, de nombreuses recherches ont été entreprises, révélant pour partie l'histoire de l'agglomération antique. Aujourd'hui, une partie de la ville est préservée dans le cadre d'une réserve archéologique.
Sur prescription de l'État (SRA Nord-Pas-de-Calais), et à l'occasion de l'aménagement d'un lotissement par le groupe GHI Immobilier, une équipe de l'Inrap fouille depuis le mois d'avril 2008, 4,2 hectares, soit 5% de la surface totale de la cité. Il s'agit de comprendre l'organisation et la fonction de ce quartier doté d'un système complexe de gestion de l'eau, de déterminer la fonction exacte des bâtiments appuyés à l'espace public, limité par un important fossé ceignant le théâtre.
Fanum Martis du Ier siècle aux années 320
De nombreux bâtiments se développent le long de deux voiries perpendiculaires, dont l'une suit l'axe d'un aqueduc. L'axe nord-sud débouche sur une place autour de laquelle se développent plusieurs constructions, à vocation cultuelle.
Bordant cette zone, un grand espace public délimité par un vaste fossé enserre le théâtre aujourd'hui sous un lotissement.
Des éléments de marbre et des fragments de tôle de bronze confirment la présence de statuaires de grandes dimensions dans l'espace public autour d'un bâtiment de forme hexagonale dont la fonction n'est pas encore définie.
Des scories de bronze, de petits lingots ainsi que des déchets provenant du moulage des pièces révèlent l'existence d'un atelier de bronzier. De nombreux objets en bronze (appliques, fibules, épingles, cuillères...) ont d'ailleurs été récoltés sur l'ensemble de la zone. Un trésor monétaire de 134 monnaies de bronze (de la fin du IIe siècle) était caché à proximité d'un des bâtiments.
Quatre fours et leur aire de travail sont très bien conservés. Tous ont cuit des matériaux calcaires (craie, marbre, « pierre bleue de Tournai ») pour produire la chaux destinée à la construction du castrum aux alentours des années 320.
La zone cultuelle
les vases zoomorphes : proches des vases à bustes, ils ne figurent que Mercure et ses attributs (bouc, coq, deux serpents criocéphales, bourse, caducée). Le culte de Mercure celtique est très populaire dans cette cité des Nerviens. Protecteur des arts, il était surtout honoré par les artisans potiers ou bronziers ;
- une applique en bronze : la déesse Cybèle est l'élément central de cet objet où figurent également Attis et son bonnet phrygien, une pomme de pin et deux lions. La déesse perse devint populaire sous le règne de Claude, mais c'est durant les IIe et IIIe siècles que se développent les cultes orientaux. Rappelons que Cybèle, amoureuse et trompée par Attis, le frappe de folie et le pousse à la castration.
Mahaut Tyrrell
chargée de communication médias
Inrap, pôle partenariats et relations avec les médias
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v:* {behavior:url(#default#VML);} o:* {behavior:url(#default#VML);} w:* {behavior:url(#default#VML);} .shape {behavior:url(#default#VML);} st1:*{behavior:url(#ieooui) } Elisabeth Justome
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