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L'hôpital protestant de La Rochelle
L'hôpital protestant de La Rochelle se situait à l'est de la ville, à l'intérieur de l'enceinte urbaine élevée par l'ingénieur Ferry à partir de 1689, et au sud de l'hôpital Général.
En 1765, des notables rochelais font l'acquisition de deux maisons avec jardins pour y établir un hospice. Implantés sur les anciens glacis de l'enceinte de sûreté protestante, construite à partir de 1610 et rasée en 1628, les jardins furent utilisés comme cimetière pour l'hôpital, mais également par une bonne partie de la communauté protestante de la ville, jusqu'à sa fermeture en 1792.
Les vestiges de l'hôpital
Au nord de la parcelle, l'hôpital occupe deux constructions distinctes qui figurent sur les plans de la ville dès le début du XVIIIe siècle. À l'est, deux corps de bâtiments forment un « L » qui encadre l'extrémité d'un jardin. À l'ouest, l'édifice est constitué par trois corps de bâtiments organisés en « U » autour d'une cour, présentant tous les caractères d'un hôtel particulier. Elevé au XVIIIe siècle, il fait l'objet d'importants remaniements au XIXe siècle, puis il est détruit au début des années 1980, seul le portail donnant sur la cour étant conservé.
Des installations sanitaires importantes
Un cimetière protestant
Les presque 500 sépultures fouillées ont permis de recueillir des informations touchant plusieurs domaines :
- les pratiques funéraires des protestants au XVIIIe siècle ; la période d'utilisation du cimetière, de 1765 à 1792, est alors encore sous l'effet de la révocation de l'édit de Nantes. Il s'agit peut-être du seul cimetière protestant reconnu et toléré en France durant cette période.
- l'activité de l'hôpital (soins, actes de chirurgie...), grâce à la découverte d'appareils médicaux, tels que des bandages herniaires ou des indices d'autopsie sur un jeune adolescent dont le crâne a été scié (traces de scalp...).
Parallèlement, l'étude biologique des squelettes va permettre de caractériser la population accueillie par l'hôpital et inhumée dans son cimetière. Ce sont majoritairement des individus âgés dont l'état sanitaire est médiocre et qui présentent des pathologies souvent invalidantes. Il existe par ailleurs une proportion intéressante de foetus et de bébés parfois inhumés avec un adulte (très probablement leur mère).
La population inhumée
Dans ce contexte bien précis, les données archéologiques, parfois peu explicites, prennent une nouvelle dimension. La profusion d'installations sanitaires, les rares fragments de pots à pharmacie et les éventuels instruments chirurgicaux sont les uniques témoins de la vie matérielle de l'hôpital. Parallèlement, les pratiques chirurgicales observées sur certains inhumés ainsi qu'une population âgée présentant de nombreuses pathologies, montrent que nous sommes en présence d'un recrutement particulier. Son étude devrait mettre en évidence qu'il est représentatif d'un cimetière d'hôpital de cette époque et ainsi constituer un référentiel.