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La Font de Mauguio, Les Aires de Saint-Jacques
A Mauguio, Hérault, le secteur des Aires de Saint-Jacques, déjà connu par les fouilles programmées d'A. Parodi menées entre 1990 et 1992 et par les différentes opérations de diagnostic et de fouille réalisées par l'Inrap entre 2000 et 2003, vient de faire l'objet de trois nouveaux diagnostics.
Ces diagnostics ont porté sur une surface de 66 010 m2 et ont permis de mettre au jour les vestiges d'une occupation lâche du Néolithique (fosses, notamment silos, fossé et une tombe), les éléments d'un parcellaire antique (fossés et fosses de plantation de vigne) et un parcellaire médiéval.
Au Moyen Âge, les champs s'organisent en petites parcelles quadrangulaires dont bon nombre sont occupées par des silos ainsi que par quelques puits et des fosses assez vastes et de faible profondeur dont la fonction n'est pas déterminée. L'une d'entre elles, plus profonde, semble correspondre à un aménagement de puisage qui n'a pas été nettement caractérisé.
Parmi ces vestiges, une pierre élancée de près de 2 m de haut taillée dans un calcaire coquillier blanc de la région de Montpellier a particulièrement retenu l'attention. Elle était autrefois dressée pour marquer un territoire et a été retrouvée rompue en deux morceaux dans un puits comblé à la fin de l'Antiquité ou au début du Moyen Âge. La situation de l'objet ne permet pas de préciser s'il s'agit d'une borne antique ou d'un menhir préhistorique. En revanche, la forme fuselée de la pierre, sa taille importante, la présence de cupules et d'une cavité centrale sur une des faces font pencher pour la seconde hypothèse. Si l'origine de l'objet et sa datation exacte sont mal connues, la fin de son histoire est mieux documentée.
Après usage, l'objet a été abandonné et a dû choir sans toutefois se rompre. Il a manifestement gêné les paysans de la fin de l'Antiquité ou du haut Moyen Âge qui l'ont volontairement cassé en deux à l'aide d'un coin puis ont porté les morceaux jusqu'au puits abandonné où nous les avons retrouvés. Mais ainsi, les morceaux du menhir ne se sont pas trouvés enterrés très profondément et, à l'époque contemporaine, ils étaient à 0,40 m à peine sous le niveau du sol de sorte que les charrues les ont éraflés à plusieurs reprises lors de labours. De nouveau, les fragments ont été gênants et les agriculteurs du XXe s. ont cherché à les extraire.
Les archéologues ont mis au jour les traces de leurs barres à mine et du tractopelle utilisés pour tenter d'évacuer l'un des deux morceaux, sans succès.