La Garenne

Situé sur une petite élévation, à l'est de la ville, un grand bâtiment rectangulaire s'insère dans un paysage organisé vraisemblablement en bordure d'une voie. Un petit ensemble funéraire a également été reconnu en bas de la pente. Le statut du bâtiment reste à définir, mais l'hypothèse de travail actuellement retenue est celle d'un sanctuaire : un lieu de culte pour la population environnante.

Vue du site

© A.-P. Stephenson, Inrap

Sépulture du Bas Empire

© A.-P. Stephenson, Inrap

Relevé de la fouille

© Inrap

Forme et évolution du bâtiment

Le bâtiment d'organise autour d'une grande cour rectangulaire. A l'est et au sud de cette cour, les murs dessinent apparemment deux galeries. Un ensemble de petites pièces rectangulaires constitue l'extension de ce bâtiment vers le sud.
Une structure de forme absidiale se situe à l'intérieur d'un mur qui se prolonge hors de l'emprise décapée, vers le sud. Il est probable que cette organisation corresponde à la dernière phase du bâtiment, dont l'occupation, d'après nos premiers indices, s'étend entre la dernière moitié du Ier siècle avant J.-C., et le IVème siècle de notre ère. Les indices architecturaux nous permettent de proposer une première phase comprenant uniquement la vaste cour rectangulaire, au centre de laquelle se trouve une grande fosse de forme octogonale, qui pourrait éventuellement correspondre aux vestiges d'une structure monumentale.
 
Un bâtiment circulaire localisé vers l'extrémité ouest de la cour présente un intérêt tout particulier. Construit en bois, les trous laissés par les poteaux, permettent de reconstituer l'emplacement d'un bâtiment comprenant un grand foyer central. Le mode de construction, et certains indices de datation, nous amènes à proposer cette construction comme étant l'état primitif du site.
Il est d'ores et déjà possible d'envisager que cet ensemble de structures correspond à un fanum gallo-romain. Celui-ci évoluerait depuis un établissement primaire relativement simple vers une structure plus complexe comprenant au moins un locus cultuel supplémentaire (structure absidiale) ; un parcours liturgique se développe alors le long de la voie.

Les dépôts

Deux espaces rectangulaires se dessinent dans les coins orientaux de la cour. Dans l'espace au nord-est, un dépôt comprenant exclusivement des mâchoires de boeufs a été reconnu. Il se situe directement au-dessus d'une fosse rectangulaire avec un coffrage en bois, remplis de fragments de céramique. Pour le moment, l'homogénéité du dépôt d'ossements nous pousse à l'interpréter davantage en tant que dépôt volontaire plutôt que détritique.
Un nombre conséquent de monnaies a également été récupéré à l'intérieur de la cour. Au moins un tiers d'entre-elles sont des potins, monnaies de tradition gauloise. Une forte concentration de ces monnaies a été retrouvée en association avec le bâtiment circulaire. Les dépôts monétaires sont souvent représentés dans les lieux de cultes gallo-romains.

L'ensemble funéraire

Une quinzaine de sépultures a été identifiée à l'est de la voie. La majorité de ces tombes est située en bas de la pente, vers le sud. Seules deux se trouvent plus au nord, face au bâtiment. La majorité est organisée le long de la voie et orientée nord-sud. Un certain nombre d'entre-elles orientées ouest-est, seraient néanmoins de la même époque (Bas Empire). La différence d'orientation dépendrait de la topographie du terrain et du parcellaire antique plutôt que d'un changement de culte. Il n'existe aucun indice d'une association directe entre ces inhumations et le sanctuaire situé au sommet de la colline.