Entre novembre 2017 et novembre 2020, aux portes de Narbonne, la fouille de la nécropole de la Robine a délivré 1430 structures funéraires du Haut-Empire exceptionnellement bien conservées sous deux à trois mètres de limons. Le rapport final d'opération ayant été remis à l'aménageur, Valérie Bel, responsable scientifique de la fouille, revient sur cet observatoire unique des gestes funéraires en Narbonnaise.

Dernière modification
05 juillet 2023

La nécropole antique de la Robine a fait l'objet d'une importante fouille préventive pour « découverte exceptionnelle ». En quoi ce site est-il exceptionnel ?

Valérie Bel : C’est tout d’abord son excellent état de conservation qui résulte de l’accumulation de sédiments de l’Aude toute proche (l’actuel canal de la Robine) pendant et après l’occupation du site. Certes, il y a eu des destructions après l’abandon du site. Les enclos maçonnés ont été démantelés pour la récupération de matériaux, puis la construction d’un petit établissement de bord de voie a endommagé une partie des tombes. Toutefois, en raison de la proximité du fleuve, des apports réguliers de sédiments liés à des inondations ont scellé les strates de sols successifs, ce qui a préservé les tombes et les aménagements de surface. Or, ces derniers ne sont que très rarement conservés, le plus souvent détruits par les aménagements postérieurs. Par exemple, on a retrouvé de nombreux conduits à libation, mais aussi des vestiges de repas sur le sol, des foyers et toutes sortes de structures qui servaient à l’accomplissement des rituels et à la crémation.

Habituellement, on ne connaît que les bûchers en fosse, mais ici, du fait de la conservation des sols, des bûchers de surface ont été conservés, ce qui donne une image de l’occupation funéraire complètement différente, « exceptionnelle » au sens où elle nous renseigne sur ce qu’il se passait après l’enfouissement et au moment de la crémation des corps. Dans l’Antiquité, les sociétés s’exprimaient à travers les rituels, faits de paroles mais aussi de gestes. L’intérêt de l’archéologie est de nous donner accès à des bribes de ces gestes. Ce corpus de vestiges va nous permettre de progresser dans la connaissance des rites commémoratifs qui étaient importants pour les Romains, et que l’on connaît grâce des textes et à certains sites bien préservés, notamment en Italie. C’est un enrichissement considérable.

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© Inrap

Le site de la Robine se singularise également par son ampleur : environ 1430 tombes et bûchers datés du Haut-Empire ont été mis au jour, ce qui constitue l’un des plus importants ensembles funéraires pour cette période.
Enfin, son intérêt réside aussi dans le fait qu’il s’agit d’une des nécropoles de Narbonne, la capitale de la Gaule narbonnaise, une colonie romaine fondée à la fin du IIe s. avant J.-C. et l’un des centres portuaires les plus importants de Méditerranée occidentale. L’ensemble funéraire se situe à environ 700 mètres de la ville et il est occupé de la fin du Ier s. av. J.-C jusqu’au début du IIIe s. ap. J.-C. Il se situe le long d’une voie qui desservait l’agglomération et la reliait au littoral, vers l’est. En effet, les Romains implantent leurs tombes le plus souvent au plus près des voies pour qu’elle soient vues et présentes dans la mémoire des vivants. Dans le cas de la Robine, la nécropole a été établie au croisement d’une voie qui desservait l’agglomération et d’une voie perpendiculaire qui rejoignait probablement le port antique de la Nautique sur l’étang de Bages-Sigean.

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Vue aérienne du site à l’issue de la fouille de Narbonne (Aude) en 2018.
© Vincent Lauras, Inrap

En fait, c’est une nécropole comme il en existait probablement bien d’autres, mais qu’on a eu la chance de pouvoir appréhender sur une large surface, ce qui nous a permis d’en comprendre l’organisation. Au total, 2 000 m2 d’espace funéraire ont été dégagés, ce qui est notable, car, souvent, en secteur périurbain, les surfaces étudiées ouvertes sont de dimension réduite. On a ainsi pu reconnaître deux secteurs bien distincts qui ne communiquent pas. Une bande très étroite au bord de la voie nord-sud dont l’espace est divisé en petites parcelles de mêmes dimensions, qui accueillent des tombes disposées en périphérie, la partie centrale étant occupée par des bûchers. Parallèlement l’occupation se développe au sein d’un espace beaucoup plus large établi le long de la voie principale. Ce secteur est desservi par un réseau régulier de petits chemins qui ont été mis en place, avec la trame parcellaire, dès la création de la zone funéraire. Cette configuration invite à penser que ce quartier funéraire a été constitué et organisé par la colonie.

 


De quelle manière a évolué cette nécropole ?

V. B. : La première phase d’occupation se situe entre 25 av. et 25 ap. J.-C. Par la suite, l’espace donne l’impression d’avoir été sans arrêt en mutation et en recomposition. Au cours du Ier s. ap. J.-C., on constate une intensification de l’occupation, des remembrements et des réorganisations. Un espace réservé aux bûchers est créé dans la partie nord à l’emplacement de chemins et d’anciennes parcelles funéraires. Il s’agit d’un espace collectif. Une partie des parcelles sont matérialisées par des enclos maçonnés ; puis, à partir du milieu du Ier s., des petits monuments sont édifiés pour certaines tombes. De grands enclos se mettent en place au détriment d’anciennes petites parcelles réunies.

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Vue aérienne d'enclos avec bûcher en cours de fouille découverts à Narbonne (Aude) en 2018.
© Vincent Lauras, Inrap

La fréquentation est très importante à partir du dernier quart du Ier s., à tel point que les espaces aménagés au début de l’occupation, sont débordés et que l’ensemble funéraire s’étend vers l’est et le sud. Au sud, au cours du Ier s., la parcelle connexe, attenante à l’espace funéraire, était occupée par une carrière d’argile. Au court du troisième quart du Ier s., cette grande fosse a été comblée et une terrasse a été aménagée pour édifier un grand enclos funéraire. Un fragment d’épitaphe retrouvé dans la démolition de la façade suggère de l’attribuer à un personnage important, un affranchi qui avait les moyens d’installer un grand enclos dans un espace libre et dénué de sépulture.

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Vue aérienne de la fouille au 6 août 2020.
© Vincent Lauras

Quel était l’aspect général de ce cimetière ?

V. B. : Il y avait une activité constante, pour les funérailles, les fêtes funéraires, l’entretien des tombes et des monuments, peut-être pas comme dans les rues de Narbonne, mais ce lieu était animé. Il existe des indices pour penser que le site était végétalisé avec des arbustes. Les chemins des enclos étaient des sentiers très étroits. Certains murs d’enclos étaient assez élevés, comme c’est le cas à Pompéi. On a retrouvé un mur entier de trois mètres de hauteur qui s’est effondré. Tous les enclos n’étaient probablement pas aussi hauts, mais il faut imaginer des murs d’un ou deux mètres avec de petits passages étroits. Toutes les parcelles n’étaient pas closes et il n’y avait pas forcément un mur continu. Au sein de l’espace de bord de voie, les parcelles étaient ouvertes sur la chaussée. Dans les enclos dont les parcelles étaient munies de murs, c’est le monument qui communiquait le statut de la famille et des plaques funéraires en marbre portant des épitaphes étaient apposées sur les murs. En revanche, à l’intérieur, les petits monuments étaient destinés au groupe familial et non au public.

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Vue de drone de la nécropole antique de Narbonne. Au centre, un petit monument dans un enclos maçonné.

© Denis Gliksman, Inrap

Dans d’autres cas, il y avait peut-être la volonté, au contraire, de laisser l’espace funéraire ouvert pour montrer ce qu’il se passait à l’intérieur des parcelles. Il faut avoir en tête que l’espace que nous avons fouillé est assez éloigné de la voie principale, et ne présente pas forcément des tombes prestigieuses ou de grands monuments comme ceux récemment retrouvés devant le musée. Les parcelles les plus proches de la voie la plus fréquentée étaient recherchées par ceux qui avaient besoin de faire passer un message social.

Existe-t-il alors un droit ou des règles funéraires ?

V. B. : Il existe des règles pour que la tombe soit reconnue juridiquement et protégée par le droit, comme enfouir une partie des restes du défunt dans la sépulture : c’est la présence de ces restes qui constituait juridiquement la tombe. Plusieurs rites sacrificiels devaient être effectués dans le cadre du repas funéraire et au moment de la constitution de la sépulture. Dans la pratique, et c’est ce que montre les vestiges archéologiques, les façons de faire étaient très variables, comme le fait de brûler ou d’inhumer le corps du défunt, le menu du repas funéraire, la nature des offrandes aux défunts, l’aménagement de la sépulture. Tous ces aspects étaient définis par le chef de famille qui régit la religion privée, dont font partie les pratiques funéraires. C’est lui qui organisait les rites commémoratifs, qui avaient lieu au cours de fêtes institutionnalisées.

À Rome, chaque année, les familles allaient honorer les défunts dans le cadre des fêtes funéraires, les Parentalia, qui avaient lieu en février. Elles se terminaient par les Feralia au cours desquelles la famille partageait un repas près de la tombe et offrait un sacrifice en l’honneur des dieux Mânes, divinité collective que les défunts allaient rejoindre dans l’au-delà. Nous avons retrouvé dans la nécropole des indices probables de ces activités, par exemple sous la forme de triclinia, c’est-à-dire des lits de banquet maçonnés qui pouvaient accueillir les repas organisés par la famille. Autour de ces lits de tables, les sols étaient jonchés de débris de coquillages et de vases.

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Triclinium (« lit de table ») avec, au premier plan, une des fosses contenant un conduit à libation découverte sur la fouille de Narbonne (Aude).
© Julien Boislève, Inrap

A côté du repas des vivants, des offrandes alimentaires, des libations de liquide et des objets étaient offerts aux dieux Mânes des défunts. Ils étaient déversés dans des conduits à libation installés sur les sépultures. Ces sortes de tubes, le plus souvent constitués de morceaux d’amphores permettaient d’introduire les offrandes à l’intérieur de la tombe, au plus près des restes du défunt. Ces gestes d’hommages permettaient de perpétuer le souvenir individuel du défunt. Comme le montrent les inscriptions, il était important d’être conservé dans la mémoire des vivants, même si, en réalité, le culte rendu au défunt ne durait pas très longtemps. Dans l’un des conduits, on a retrouvé sept coupelles superposées, correspondant peut-être aux gestes de libation effectuées au cours de sept fêtes funéraires annuelles. Deux de ces coupelles ont contenu du vin blanc qui a été détecté grâce aux analyses de chimie organique. Ce même conduit, comme d’autres exemplaires, a été restauré et rehaussé à la suite de l’accrétion des sols.

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Coupelles empilées dans le segment inférieur d'un conduit d'une tombe bûcher découverte au sein d'une nécropole antique à Narbonne (Aude).

© Ylis Guerrero, Inrap

Ce geste témoigne de l’entretien de la tombe et de la mémoire de certains défunts sur plusieurs générations. Il semble en fait que les pratiques varient en fonction des individus et de leur place dans le groupe. Auprès des triclinia, on a également découvert des conduits qui n’étaient associés à aucune tombe, mais qui débouchaient directement dans le sol. Dans ce cas, on peut penser que ces dispositifs recevaient des libations destinées aux dieux Mânes de la famille et du groupe, de manière non individualisée.

Certains défunts sont inhumés et d’autres incinérés. Peut-on l’expliquer ?

V. B. : Dans 80 % des cas, les individus ont été incinérés. Ce traitement ne concerne que rarement les très jeunes enfants, qui ont souvent un traitement particulier et ont été généralement inhumés. L’inhumation des adultes apparaît à partir du deuxième quart du Ier s. ap. J.-C. et la pratique va se répandre assez rapidement. On a observé, au sein d’une même parcelle, la coexistence des deux pratiques, présentes en proportion très variable. Il existe des parcelles, peu nombreuses, où l’inhumation est privilégiée, d’autres où elle est absente.  Cela correspond à des choix individuels ou liés aux habitudes de la famille.

 

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Inhumation. Vue du calage de pierre et de tuile dans une tombe (SF16278).
© C. Rieunier, J. Latournerie

L’inhumation est plus simple et est moins coûteuse. Pour brûler un corps, il faut beaucoup de bois, et il faut aussi faire appel à des spécialistes pour conduire la crémation. Le rituel se déroule en outre en deux étapes : la crémation du corps puis le dépôt des restes osseux. Pour l’inhumation, il n’y a qu’une seule étape. Les motivations pouvaient être économiques, mais aussi philosophiques. Néanmoins, le développement précoce de l’inhumation, dès le Ier s., montre que cette dernière n’est pas liée à la christianisation.

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Autel en marbre portant l’épitaphe de Iulia Flavina et de sa situation dans le comblement d'une tombe (tombe (SF16278)) de la nécropole antique.
© Christophe Coeuret, Inrap

 

Comment se déroule le rite de la crémation ?

V. B. : Des indices font penser que le mort est placé sur le bûcher accompagné d’objets personnels et de vases, probablement liés au repas funéraire symboliquement partagé entre la famille et le défunt. Parmi les résidus du bûcher, on trouve des restes alimentaires brûlés, notamment des restes végétaux comme des fruits, des dattes, des figues, des pains et des céréales. Il existait donc une étape de partage alimentaire, avec une consommation par la famille et, symboliquement, par le défunt.

Les bûchers sont édifiés soit sur le sol, soit dans une fosse, souvent de très grande dimension. Dans certains cas cette fosse accueille la sépulture. Une fois la crémation terminée, on recueille une partie des os ou des résidus que l’on remet en place au sein même de la fosse pour constituer la tombe, puis on installe un conduit à libation. C’est ce que l’on appelle une tombe-bûcher. Souvent, ces tombes contiennent des mobiliers de qualité, elles font l’objet d’un rite commémoratif sur la durée ou sont surmontées par un monument. Il semble que ces tombes-bûchers étaient réservées à des individus de statut particulier, notamment aux fondateurs d’enclos.

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Tombe bûcher au sein d'un enclos découverts à Narbonne (Aude) en 2018. La plupart des fosses abritent principalement des urnes funéraires, la crémation étant la pratique courante pour la période, ainsi que du mobilier d'accompagnement.

© Frédéric Messager, Inrap

Le plus souvent, les restes osseux collectés sur le bûcher sont déposés dans une fosse distincte qui constitue la sépulture. Celle-ci accueille les os, débarrassés des cendres et placés dans un vase, un sac ou dans un coffre en bois. La tombe reçoit aussi fréquemment un déversement de résidus cendreux et charbonneux issus du bûcher. Le bûcher est raclé, et ceux que l’on a retrouvés ne conservent donc que très peu de résidus.

Les restes du défunt sont accompagnés par des dépôts de vases généralement entiers, parfois brisés volontairement avant leur introduction dans la tombe. Ces dépôts constituent les premiers gestes d’hommages rendus aux dieux Mânes. Il s’agit des cruches et parfois de gobelets, qui ont pu contenir du vin, du lait ou de l’eau. On trouve aussi des lampes et des vases à parfum (appelés balsamaires). Ces derniers sont liés aux libations de parfums qui marquent l’opposition entre la bonne odeur et la mauvaise odeur, alors que la lampe marque l’opposition entre le jour et la nuit. Ces dépôts constituent des rites d’inversion qui marquent et créent, de façon concrète et performatrice, la séparation entre les vivants et le mort. Les funérailles ont en effet pour objet de purifier la famille en la séparant du défunt, lequel est installé dans un nouveau statut. Ces rites d’inversion et de séparation sont marqués à différentes étapes, puisque l’on a des lampes ou des balsamaires sur les bûchers, mais aussi dans les sépultures.

Dans la tombe, il est rare que le dépôt soit directement recouvert de terre. Une petite chambre funéraire le protège, bricolée avec des éléments de récupération : couvertures ou coffrages faits de tuiles ou de planches de bois, amphores servant de réceptacle, amphores renversées disposées en forme de cloche sur le dépôt. Les tombes sont souvent munies d’une couverture située très près du sol, ce qui fait penser qu’elles étaient accessibles et qu’on pouvait les rouvrir.

Il existe d’ailleurs des indices de réouverture pour déposer les restes d’un nouvel individu. Dans l’une des tombes mises au jour, des tablettes de defixio ont été manifestement introduites postérieurement au dépôt initial. Ces petits rouleaux en plomb étaient déposés auprès des défunts qui étaient utilisés comme messagers pour les dieux infernaux dans le cadre de rites magiques d’exécration.

Que sait-on de cette population ? Quels sont les indices ?

V. B. : Il y a à peu près 1 430 sépultures, mais certaines sont plurielles, c’est-à-dire, avec plusieurs individus. L’étude biologique est en cours. Les individus identifiés sont principalement des adultes, les jeunes enfants étant sous-représentés. Parmi les tombes d’enfants, plusieurs ont livré des amulettes qui constituent un ensemble exceptionnel par son ampleur. Ces amulettes étaient constituées de dents animales, de perles ou de clochettes, généralement reliées par un fil sous forme de collier. Elles pouvaient aussi avoir une fonction de hochet, mais ce sont surtout des objets destinés à éloigner maladies et menaces de toute nature. On devait en doter les tout-petits à la naissance. Il existe également des pendentifs ithyphalliques qui avaient pour fonction d’éloigner le mauvais sort.

D’après les éléments fournis par les quelques inscriptions mises au jour, la nécropole a surtout accueilli une population issue de la plèbe urbaine, des affranchis et des esclaves. Il semble qu’il n’y ait pas de personnages issus de l’élite. Deux épitaphes concernent des sévirs Augustaux, dont la charge, liée au culte impérial, était accessible aux affranchis, et se situait juste en dessous de l’élite municipale. La majorité des épitaphes concerne des individus d’origine italienne, ce qui est à l’image de la population narbonnaise, constituée de colons. Toutes les inscriptions qui ont été retrouvées sont en position de réemploi dans les tombes ou dans les démolitions. On a par exemple retrouvé une belle stèle à portrait, dont la niche abrite les bustes de deux personnages et qui porte l’épitaphe d’une affranchie et de son patron. Datée des années 30-40 elle est réemployée comme seuil d’un enclos construit dans le dernier quart du premier siècle, ce qui en dit long sur la mobilité de ces espaces funéraires. Les épitaphes en réemplois sont intéressantes en soi, mais elles ne permettent pas de caractériser une tombe en particulier. Il existe d’autres indices, comme la qualité des monuments édifiés sur les sépultures. Il s’agit d’édicules maçonnés recouverts d’enduits peints en rouge. Ils sont caractérisés par des dimensions modestes et une mise en œuvre très simple. Ils ont pu être construits par la famille elle-même, ne nécessitant pas de faire appel à des spécialistes. Certains présentent des traces de restauration et d’entretien. Néanmoins, seule une petite partie des tombes a bénéficié d’un monument. La monumentalisation s’exprime aussi au niveau de la parcelle et du groupe, par l’édification d’enclos maçonnés. Quelques tombes ont livré des objets de qualité (objets en or, coffre en marbre décoré), indices d’une population qui, grâce à son activité, pouvait avoir accès à des objets onéreux. Cette population pourrait être finalement assez représentative de la plèbe qui animait la vie économique de Narbo Martius.

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Coffre en marbre décoré mis au jour dans une tombe d'une nécropole antique (Ier au IIIe siècle) découverte à Narbonne (Aude).

© Léo Lacheray, Inrap