La nécropole gallo-romaine de Bully-les-Mines

Elle a livré les vestiges d'un ensemble funéraire gallo-romain, découverte qui vient s'ajouter aux nombreux vestiges archéologiques déjà mis au jour dans le bassin minier.

Fouille en cours d'un bûcher funéraire gallo-romain avec restes de bûches calcinées.

© Crédit photo : G. Laperle, Pascal Bura, Fabienne Watel-Lefèvre, Véronique Devred-Bura, Inrap.

Sépulture à incinération gallo-romaine.

© Crédit photo : G. Laperle, Pascal Bura, Fabienne Watel-Lefèvre, Véronique Devred-Bura, Inrap.

Restitution d'une cérémonie funéraire gallo-romaine.

Illustration : © Benoît Clarys.

Sépulture à incinération gallo-romaine dont un des vases contient les restes du défunt.

© Crédit photo : G. Laperle, Pascal Bura, Fabienne Watel-Lefèvre, Véronique Devred-Bura, Inrap.

Des funérailles complexes
Le site de Bully-les-Mines (Pas-de-Calais) dévoile deux ensembles funéraires sur une surface de 4 300 m², tous deux implantés au sein de parcelles qui délimitaient déjà l'espace agricole au Ier siècle avant J.-C. Le secteur sud du site est consacré à la crémation des défunts, comme l'illustre encore un alignement de cinq bûchers. Les corps sont brûlés individuellement dans des fosses de forme ovale de 2 m de long, flanquées d'une alvéole destinée à contenir quelques vases. Des objets du quotidien et des pots en céramique accompagnent les morts, incinérés vêtus et chaussés. À la fin de la crémation, les opérateurs prélèvent des fragments d'os incinérés pour les placer dans un vase en terre ou un coffret en bois. Transportés ensuite dans un secteur dédié aux tombes (probablement celui découvert à 50 m plus au nord), ils sont ensevelis dans des sépultures carrées et sans doute coffrées, accompagnés de cruches ou d'écuelles. Une partie des cendres et du charbon, également prélevés, est enfouie à quelques pas seulement des bûchers. Pour clore la crémation, l'on abat les parois du bûcher, on le remblaie et l'on brise à sa surface des vases qui ont participé sans doute aux funérailles.
 
Des traces à l'interprétation
Parce que l'archéologue débute son enquête à partir des quelques traces qu'ont laissé les funérailles dans le sol, la connaissance des pratiques funéraires gallo-romaines nécessite de s'appuyer sur le témoignage des textes anciens. Elle a également recours à l'« ethnoarchéologie », discipline qui consiste à observer les traces des funérailles laissées par les sociétés d'aujourd'hui et à les comparer avec celles observées sur les sites archéologiques.