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Le couvent des Jacobins à Rennes : déjà un an de fouille !
Alors que la fouille de la cour nord s'achève, les recherches se poursuivent à l'intérieur du couvent, en particulier au niveau de la salle capitulaire (aile est) et de la chapelle de Bonne Nouvelle. La fouille de l'église, tout juste amorcée, constituera l'essentiel du travail des archéologues au début de l'année 2013. En parallèle, l'étude sera également menée dans la cour ouest, où les niveaux archéologiques viennent d'être décapés.
La poursuite des fouilles dans la cour nord et sous le couvent permettent de mieux visualiser le paysage urbain de l'Antiquité. A cette époque, le quartier est clairement organisé le long du cardo (rue nord-sud) retrouvé sous l'édifice conventuel.
La renaissance d'un quartier de Condate
Les constructions qui se succèdent entre le Ier et le IIe siècle abritent des activités artisanales dont certaines sont liées à la métallurgie et au travail de l'os. Vers la fin du IIe siècle, un incendie frappe ce secteur qui est alors complètement remanié. La reconstruction suit un véritable programme architectural, intégrant deux édifices monumentaux. Le premier est un temple sur podium, flanqué d'un escalier. Construit au milieu d'un carrefour majeur, situé cour nord, il supplante un premier édifice qui remplaçait lui-même un édicule ou une statue. La seconde construction se développe à l'est du cardo. Elle comporte une galerie de façade, d'une largeur de trois mètres, qui pouvait donner accès à des boutiques. Le coeur de cet ensemble est occupé par de vastes corridors décorés de riches peintures. Plus au sud, les archéologues ont mis au jour une salle de 40 m², dotée d'un hypocauste, système de chauffage par le sol, une marque de confort témoignant d'un statut privilégié.
Des inhumations au couvent des Jacobins
L'édifice fait l'objet d'une fouille intégrale avec plusieurs centaines de sépultures recensées. Si la majorité des morts étaient inhumés dans un cercueil, enveloppés d'un linceul maintenu par des épingles en bronze ou en argent, quelques tombes plus prestigieuses ont également été découvertes : sarcophages en plomb, caveaux maçonnés, enfeus (niche destinée à recevoir un sarcophage, un tombeau ou une représentation funéraire). Associées à des pratiques funéraires particulières (embaumement, orientation différente), elles témoignent du statut particulier de certains défunts et peuvent signer l'appartenance à une riche famille de la région.
L'opération a révélé ici un carrefour majeur de l'antique Condate, au milieu duquel se dresse un temple.
Le sol en partie rubéfié suggère une occupation artisanale.
Au premier plan une pince à épiler et une clef.
Le coq est un des emblèmes de Mercure, dieu du commerce, des voyageurs et des carrefours.
Le sciage était pratiqué à l'embaumement du défunt et constituait un rituel réservé à une élite.
Après la Révolution française, le couvent abrite des magasins militaires.