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Le prieuré Sainte-Marie-Madeleine
C'est au coeur de l'ancien bourg médiéval de Mantes-la-Jolie (Yvelines), Medanta, qu'une équipe de l'Inrap réalise une fouille à l'emplacement de l'ancien prieuré Sainte-Marie-Madeleine fondé dans la première moitié du XIIe siècle.
Cette opération fait suite à un diagnostic réalisé en octobre 2007 préalablement à l'emplacement d'un supermarché comportant 4 niveaux de parking souterrain. La fouille couvre une superficie de 2000 m².
Le prieuré
Samson Mauvoisin, archevêque de Reims et légat pontifical, fils de Raoul Mauvoisin seigneur de Rosny, gouverneur de Mantes, fonde le prieuré Sainte-Marie-Madeleine en 1133, selon les voeux de son frère Guillaume. Ce prieuré dépendait de l'abbaye de Coulombs (Eure-et-Loire) dont une grande partie des archives a été détruite par un incendie.
Un plan de la ville du XVIIIe siècle le situe en bordure de la rue de la Madeleine (actuelle rue Gambetta) non loin des prieurés Saint-Georges et Saint-Martin.
En 1650, des bénédictines s'installent dans son enclos, qui sera ensuite vendu comme bien national à la Révolution.
Les bâtiments
Cette fouille a permis la découverte du mur sud et de la croisée du transept de l'église ainsi qu'un niveau de circulation conservé à l'intérieur de l'édifice.
Des vestiges de bâtiments sont visibles dans la partie sud du site, notamment un mur de dix huit mètres de long. Conservé sur plus de 3 mètres de hauteur, ce mur est percé d'une ouverture en arcade menant à un escalier voûté dégagé sur une douzaine de marches. Par ailleurs, des puits appareillés, des latrines, des niveaux de sols en place et trois fosses complètent la diversité des structures mises au jour. Des bassins en mortier hydraulique témoignent d'un aménagement d'une partie du site en jardin par les bénédictines au XVIIe siècle.
Le cimetière
La fouille des sépultures a livré des sarcophages en plâtre et des cercueils à l'intérieur et à l'extérieur de l'église. L'ensemble de ce cimetière abrite une cinquantaine d'individus. Des pots à encens posés sur les couvercles des sarcophages permettent de dater les inhumations des XIIIe-XIVe siècles. On observe la réutilisation successive d'un même sarcophage pour plusieurs défunts. Une coquille portée en pendentif sur un squelette témoigne que cette personne a effectué un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Le mobilier
Quelques structures ont livré de la céramique des XIIIe et XIVe siècles (pots funéraires, pichets...), mais l'ensemble du mobilier se rapporte au XVIe siècle : vaisselle de table, pichets glaçurés, pots à cuire, verre à boire, cuillère en bronze...Quelques monnaies, épingles en bronze, boucles de chaussure, dé à coudre, complètent cet inventaire.